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Existe-il une recette de la réussite conjugale?
Désert, oasis ou auberge?
Le mariage, c'est un peu l'auberge espagnole, et la réussite conjugale dépend, d'abord, de ce qu'on y apporte, et de ce qu'on en attend.
L'éducation devrait donner la sagesse, qui est de s'adapter, de se satisfaire de son sort, sans envier toujours celui d'autrui. Pas une sagesse résignée, une sagesse dynamique, exigeante mais raisonnable, qui ne permette pas à l'imagination de trop prendre le pouvoir.
Il faut chasser aussi les mirages dont a si excellemment parlé le doyen Savatier:
«Par-delà le désert conjugal, dont la possibilité de divorcer exagère à leurs yeux l'aridité, elle fait luire une oasis où le nomade, impatient de s'être d'abord égaré, pourra enfin se désaltérer de tendresse, où la femme trouvera, cette fois, l'homme qui la comprendra; l'homme, la femme qui le charmera et où, finalement, ils réussiront leur vie! C'est à la poursuite de ce mariage que vont les gens qui divorcent. Et puis, souvent, les mêmes causes qui avaient gâté le premier ménage, ne rendent pas meilleure la seconde union. Le mirage s'évanouit, le désert réapparaît!»
Donc, savoir au départ, à quoi l'on s'expose. La vie n'est pas un roman de Delly. Ceux qui rêvent de pompes matrimoniales, de marches nuptiales et de cortège en blanc, suivis de cinquante années de bonheur parfait, sans la moindre faille, sans la plus petite dispute, ne trouveront pas le secret de fabrication d'un couple idéal, qui - justement parce qu'il est idéal - n'existe pas!
Un peu de bon sens
En l'état actuel de l'évolution des moeurs, et certainement pour une très longue période encore, le mariage restera le moyen le plus pratique et le plus couramment utilisé pour «passer sa vie» et avoir des enfants. Que dans un monde futur, meilleur (?), à la Huxley, les foetus-éprouvettes se développent hors du ventre maternel et posent le problème de façon nouvelle et originale, nous le voulons bien. Notre propos concerne 1970. Malgré les mutations extraordinaires des cinquante dernières années, la nature humaine conserve une étonnante stabilité, et les ressorts psychologiques de l'an 2000 différeront peu de ceux qui animaient les hommes de l'Antiquité.
Il y aura, longtemps encore, des couples, et nous souhaitons, pour eux et pour leurs enfants, qu'ils soient harmonieux et stables. Nous n'avons à leur offrir aucune recette scientifique valable; seulement une réflexion de bon sens:
Admettre les amis, mais ne pas se laisser envahir; accepter les parents, mais ne pas se laisser dominer, et n'oublier jamais que «le couple n'a que des beaux-parents»; ne pas compter sur les enfants pour empêcher la dislocation: l'enfant apporte de nouveaux problèmes, son éducation suscite de nouveaux conflits.
Dans la vie à deux, avoir conscience de la valeur du coéquipier, dont il vaut mieux développer les qualités que critiquer les défauts; rechercher des activités communes, mais admettre les activités personnelles, les distractions extérieures: comprendre que l'autre évolue mais s'efforcer de suivre son évolution, d'avancer au même pas, vers les mêmes objectifs; savoir écouter et savoir se taire; savoir parler aussi, en n'oubliant pas que si le dialogue et la communication sont nécessaires, ils ne sont pas synonymes de «strip-tease». Permettre, par conséquent, au conjoint de cultiver son jardin secret, et ne pas tenter d'y pénétrer par effraction.
Avoir présente à l'esprit la prescription de Jules Renard:
«Pour vivre tous les jours avec les mêmes personnes, il faut garder avec elles l'attitude qu'on aurait si on ne les voyait que tous les trois mois.»
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