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Lettre aux femmes dont le conjoint voyage souvent
Depuis douze ans, mon mari part souvent pour deux ou trois semaines.
Déplorant combien peu j'ai évolué dans mes réactions, je me demande: d'autres font-elles des expériences analogues, des remarques comparables?
Quelques jours, et surtout vingt-quatre heures, avant que Marc prenne l'avion, je suis très mal dans ma peau: anxieuse, agressive… et insupportable! Marc est lui-même moins disponible. Moments à oublier qui cèdent devant les derniers préparatifs, les au revoirs. Les enfants (14, 7 et 5 ans) ne sont pas impressionnés à l'avance.
Les premières heures du jour de séparation sont tristes pour tous: le vide est difficile à combler. Puis la vie vous accapare, horaires, emploi du temps sont un peu modifiés; nous vivons plus à l'extérieur, nous cherchons des contacts, mais nous rencontrons plus rarement des familles complètes.
Enfin le retour approche. Je ressens soulagement mais aussi jalousie pernicieuse. Marc nous racontera largement découvertes, exploit, difficultés… Il aura beaucoup pensé à nous, parlé de nous (je n'en doute pas), mais il s'intéressera de loin aux détails qui ont jalonné une vie familiale et sociale assez banale. Je redoute un peu ce moment important des retrouvailles. Cependant, si j'évoque l'éventualité d'un accident, ma mesquinerie m'apparaît absurde.
Voici «l'époux-père»! Après les effusions (notre émotion est très positive), des mots grinçants apparaissent: je m'étonne que les enfants ne manifestent pas immédiatement leur joie; ils restent parfois réservés, «occupés» (vengeance?). Marc supporte mal leurs cris il déplore les petits dégâts survenus dans la maison (des objets à réparer encombrent son bureau!), il suspecte un «laisser-aller»…
Et pourtant, nous le sentons bien, le bonheur de nous retrouver nous guette; après quelques temps d'adaptation réciproque, les souvenirs reprennent leur dimension, leur intérêt; ils nourrissent le dialogue. Période sereine et «dense», pourvu qu'un nouveau départ ne s'annonce pas trop vite…
Que pensez-vous en me lisant? Cette situation est-elle mieux vécue si des échanges oraux ou écrits maintiennent un lien entre les conjoints (peu réalisables dans notre cas) ?
Ma reprise récente d'une activité professionnelle à temps partiel semble déjà modifier mon attente et le dialogue que j'instaure plus facilement avec mon mari.
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