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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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Notre enfant à l'hôpital

«Maman, quand tu auras fini de lire ce livre, tu me prendras par la main, on ira à la porte et on rentrera à la maison.» Une petite main serre la mienne d'une étreinte angoissée, les larmes jaillissent de plus belle et je tente vainement de retenir les miennes.
«Maman, quand j'aurai de nouveau mal au cou, je retournerai à l'hôpital.» «C'était bien à l'hôpital?» Hésitation… «Oui.» Et de continuer à faire des pâtés de sable sous le bon soleil d'août.
Trois semaines séparent ces deux scènes, trois semaines marquées par deux séjours de cinq et sept jours à l'hôpital… Toute une expérience de vie!
Parachutés d'une heure à l'autre à la suite d'un mauvais abcès dans cet univers inconnu, nous vivons assez mal les trois premiers jours d'hospitalisation. Nous parents comprenons mal pourquoi notre enfant doit rester là «en observation», la révolte gronde en nous et nous voyons tout en noir. Notre petite fille supporte tant bien que mal son sort. Ses défenses s'écroulent à notre vue et les deux ou trois heures de visite quotidiennes sont un calvaire. Cependant, une grand'mère qui en a vécu d'autres, sème dans mon esprit quelques idées bien mûries; le corps médical s'explique un peu plus clairement au lendemain du week-end, et me voilà au seuil de l'après-midi du quatrième jour, toute «regonflée», forte d'une assurance toute nouvelle à verser dans le petit coeur en détresse. Aux premières larmes, j'assieds la petite sur mes genoux, exige toute son attention et lui tiens un discours à la hauteur de la compréhension d'une âme de trois ans: «Ton petit coeur (je lui montre où il est) est très très triste. Mais si tu continues à pleurer et à te laisser aller au désespoir, tu lui fais du mal. Il faut donc t'arrêter de pleurer.» Puis je lui explique le pourquoi de son séjour à l'hôpital, je lui raconte comment on est en train de cultiver ses microbes comme de minuscules plantes pour savoir quel remède lui donner ensuite. Là-dessus, mère et fille s'installent confortablement avec leur panier plein de livres et de jeux, et passent un bon après-midi. Le lendemain, elles peuvent rentrer main dans la main à la maison. Pendant ce premier séjour, tant de sentiments s'entrechoquent en moi, que je suis presque incapable de m'intéresser à la vie de l'hôpital, d'engager un dialogue constructif avec les infirmières et de me préoccuper un tant soit peu des autres petits malades.
Une semaine paisible s'écoule alors à la maison. Elle nous permet de constater que ces jours passés en dehors de la sécurité familiale n'ont pas nui à notre enfant, de mûrir et d'accepter une nouvelle hospitalisation, bien préparée celle-là. Nous goûtons rétrospectivement et d'avance, en préparant les jours à venir, l'amitié et la grande disponibilité des grandmère et amies qui n'hésitent pas à venir garder le petit dernier malgré les kilomètres ou leurs propres charges familiales.
Pendant le deuxième séjour, notre attitude est complètement différente. De jour en jour, notre fille s'habitue, s'attache à telle ou telle soeur, s'intègre dans son milieu, nous permettant ainsi une attitude calme et sereine. L'univers où vit ma petite malade m'intéresse, je découvre l'humanité et la bonté des infirmières, m'attache à ces enfants de Terre des hommes venus de si loin seuls pour recouvrer la santé dans un monde inconnu. Si bien que le jour où nous franchissons définitivement le seuil de l'hôpital, c'est le coeur plein de reconnaissance pour tout ce que j'ai appris, mais aussi de tristesse et d'un peu de remords que je quitte ces enfants assoiffés de tendresse pour retourner dans notre foyer heureux, mon brave petit bout de chou à la main.
Encore un mot: vous qui avez des amis, des voisins dans notre cas, offrez-leur une soirée de liberté à deux pour faire le point en gardant leurs autres enfants, et vous à qui l'on fait cette proposition, acceptez-la avec reconnaissance. Expérience faite, cela fait un bien fou!









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