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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
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La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Pleurs nocturnes
Voilà des années que je lis entièrement vos «Entretiens», toujours avec beaucoup de plaisir. Ils respirent l'expérience vécue, la recherche de solution (sans prôner la réponse universelle), les tâtonnements inhérents aux tâches des éducateurs, leurs joies et leurs déceptions.
J'ai trois garçons (8, 5 et 2 ans). Je fais un «plein-temps» à la maison et je suis fort contente de pouvoir les suivre chaque jour.
Depuis longtemps, je voulais vous écrire à propos des enfants qui pleurent la nuit, sujet qui me touche profondément puisque l'aîné et le cadet m'ont fait vivre des mois de nuits «hâchées». J'ai le souvenir d'un ou deux articles des «Entretiens» qui ont abordé la question, mais jamais de façon approfondie. Je suis sortie maintenant de la deuxième série de ces nuits trop courtes et entrecoupées de cris. Je me rends compte d'abord du soulagement que j'ai éprouvé lorsque une mère de grands enfants m'a dit qu'elle comprenait ma situation pour l'avoir vécue (également avec deux de ses trois enfants).
Les troubles du sommeil de l'enfant laissent les médecins (et les parents!) bien perplexes. Tant les uns que les autres aimeraient y trouver une explication convaincante (pour eux et pour les gens, connaissances et famille qui, eux, ont toujours des bonnes explications).
Quand on sait ce qui se passe, comment on peut remédier, jusqu'à quand ça peut durer, il est possible de mieux supporter. Comme parent, on oscille entre le souci et l'énervement, le tout couronné d'une fatigue qui va croissant.
Se relever cinq, six, sept fois chaque nuit; consoler, calmer, se rendormir pour se relever de nouveau
La fatigue aidant, le sommeil (celui des parents) ne vient plus si bien. On finit même par se réveiller quelques secondes avant les prochains cris. Ou bien est-ce nous qui les faisons se réveiller par subconscient interposé?
Et après ce calvaire (14 mois pour l'aîné, 16 mois pour le cadet), quelles délices de s'endormir le soir en sachant que (sauf imprévus, rhumes, cauchemards et autres toux) on pourra dormir jusqu'au matin!
Pendant ces mois pénibles, on passe par tous les états: c'est notre faute (mais quelle faute?), c'est leur faute, il est malade, je ne sais pas l'élever
Pour finir, on n'en parle plus à personne; on se sent coupable (de quoi?). C'est pour cela que d'entendre cette mère qui avait passé par là m'a fait tant de bien: je n'étais plus seule. Depuis, j'ai osé en parler et j'ai découvert bien d'autres mamans qui traversaient des périodes semblables.
Si vous en parliez une fois, peut-être que d'autres parents y puiseraient le courage nécessaire pour passer le cap. Ne pas être seul dans la situation. En parler. Se sentir compris.
Je devrais préciser qu'il s'agit de troubles du sommeil entre 6-8 mois et 2-3 ans. Il me semble que la situation s'améliore quand l'enfant atteint bientôt ses deux ans, qu'il comprend mieux notre langage (tu peux dormir, je suis là, je dois aussi dormir et on se retrouvera demain matin). Cela a été le cas pour mes deux enfants, qui ont retrouvé un sommeil normal deux-trois mois avant leurs deux ans.
Le sujet nous semble avoir été si bien traité par notre lectrice, que nous n'y ajoutons rien. La question reste toutefois ouverte, si l'un ou l'autre d'entre vous a une expérience à faire partager. - La rédaction.
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