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(Sans titre)

Ce qui donne son prix à la vie, c'est l'effort qui tend au perfectionnement de notre caractère.

Si nous envisageons sous ce jour nos expériences personnelles, toute douleur ou toute joie qui amoindrit nous apparaît non seulement sans importance et vaine, mais comme vraiment nuisible; et, par contre, tous les événements qui nous élèvent prendront une grande valeur, qu'il s'agisse de peine ou de plaisir.

Il est indispensable d'établir cette distinction entre les joies et les douleurs diverses en ce qui concerne l'enfant, si nous voulons trouver en elles des auxiliaires pour l'oeuvre d'éducation.

Considérons d'abord la douleur chez l'enfant: Existe-t-elle réellement? Ceux qui n'ont approché les enfants qu'en passant diront avec quelle facilité les larmes, promptes à couler, se sèchent. Le soleil succède à la pluie, le rire et les larmes sont près de se confondre. En effet, les enfants de moins de trois ans ne connaissent pas, à proprement parler, la douleur ni la joie; chez eux, ce ne sont encore que des sensations pénibles ou agréables; et de simples sensations n'ont pas la valeur d'expériences vécues, enregistrées par l'esprit; elles n'agissent que faiblement sur le caractère.

On déclare souvent: «Ah ! bah, un enfant de cet âge ne comprend pas encore.» Mais comparons donc l'expression du visage chez un enfant du peuple et celle d'un enfant des classes supérieures. Les traits sérieux, précocement vieillis nous parlent de tristes choses; il semble que la misère qui a empêché le petit corps de se développer ait révélé à cet enfant les soucis, la lutte pour la vie, et flétri par la jalousie le découragement et la convoitise la joyeuse innocence de l'enfance. La différence entre les souffrances des enfants et les nôtres, c'est que les premières sont plus grandes; sans limite. Nous avons des armes contre la douleur, que ce soit le travail acharné, la réflexion ou l'espoir d'une issue, d'un remède possible. L'enfant, en proie à un violent chagrin, ne se possède plus. Il ne voit rien d'autre, l'angoisse paralyse toutes ses facultés, et, vivant dans le présent, il n'espère rien du temps qui apaise tout. Les enfants ne peuvent s'analyser eux-mêmes, et la douleur qu'ils ne peuvent exprimer déchire leur petite âme. Une parole inconsidérée, une fausse interprétation de leur conduite de la part des grands les fait rentrer, craintifs, en eux-mêmes. Seule, notre tendresse toujours active et secourable, éveille assez leur confiance pour qu'ils viennent au moins à nous quand ils pleurent; si, bien souvent, nous n'apprenons pas la cause de leurs larmes, notre sympathie leur est du moins une consolation. Même si ces peines sont des «chagrins d'enfants», comme on dit, insignifiantes pour notre esprit plus mûr, il ne faut pas les traiter à la légère, il ne faut pas en rire. ConsoIons l'enfant en lui disant: « Quand j'étais petite, cette même chose m'a beaucoup tourmentée aussi, mais je sais maintenant que ce n'est pas aussi terrible que je croyais. » Donnons-lui les armes de la raison, aidons-lui à lutter ou à sortir du labyrinthe où sa petite âme s'égare, ou bien montrons-lui que son chagrin n'est pas fondé. Nos propres souvenirs d'enfance nous aideront beaucoup à comprendre le mystère de ces jeunes âmes. Chacun devrait rechercher dans sa mémoire tous ces chagrins qui, apportant une expérience nouvelle, eurent une influence durable sur son caractère.

Nous y pensons aujourd'hui en souriant; nos angoisses, nos désespoirs avaient bien peu de fondement; telle difficulté n'était qu'illusoire. Mais plus nos souvenirs ont de netteté, mieux nous comprenons l'enfant.

Le résultat de notre intervention est plus important qu'on ne pense. Notre sympathie compréhensive est une consolation; mais c'est le triomphe de la raison et du caractère de l'enfant qui est vraiement utile. Si nous parvenons à calmer assez l'enfant pour qu'il comprenne qu'on peut dominer tel chagrin, qu'on petit y mesurer sa force, sa gaieté naturelle reprendra bien vite le dessus.









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