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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Les lecteurs ont la parole: Qui éduque qui ?
Le résumé d'un échange de vues sur la politesse, paru dans les «Entretiens» de septembre, apporte la conclusion de mes réflexions. J'aurais aimé être parmi vous, comme aussi j'aimerais habiter plus près. Vous nous montrez un milieu dans lequel non seulement les différences sont acceptées, mais elles servent à enrichir le groupe. C'est tentant.
Une image m'a traversé l'esprit en lisant le sous-titre: Réciprocité. Je revois ma fille
avait-elle 5 ans? assise par terre devant le poste de radio-disques. Elle jouait tout en écoutant. Je changeais les disques. Une fois, deux fois; elle m'appelait quand le disque était passé. Une fois, je m'agenouille auprès d'elle pour m'intéresser à ce qu'elle fait. Elle me toise et me dit d'un ton sec (copié, mais où?):
- Ce n'est pas pour ça que je t'ai appelée.
- Ah non? Tel un ressort, je me suis relevée, radio: coupée, disques: terminé, et je lui ai dit vertement que je n'avais pas l'habitude d'être traitée de cette façon-là et je ne la prendrai jamais. J'étais furieuse.
Je suis retournée à mes fourneaux, ma gamine s'est réfugiée dans un coin, et comme le temps arrange bien les choses, quand elle a senti que la tension était tombée, elle est revenue et m'a dit:
- Je ne pensais pas que ça voulait te faire ça!
Avec les enfants, je crois qu'il faut surtout être vrai. Ils sont tellement observateurs que rien ne leur échappe. Par exemple, j'avais une fillette de 7 ans en vacances, Elisabeth en avait 8. Elles avaient fait une farce, j'avais grondé haut, puis je m'étais enfermée à la cuisine. J'entendais mes filles rivaliser d'efforts pour tout remettre en place, sagement. Puis la petite ouvre la porte:
- Regarde, maman, comme on a bien travaillé.
Je n'y prête pas attention, je ne dis rien (encore trop énervée, je craignais de dire un mot de travers).
La petite referme la porte et j'entends la grande:
- Tu vois, je te l'avais bien dit. C'est encore trop tôt!
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