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Au sujet de la politesse

Votre tour d'horizon sur la politesse s'est, me semble-t-il, le plus rapproché du fond de la chose quand vous avez abordé le respect (un de vos sous-titres). Mais que penser, par exemple, de votre silence sur le christianisme, est-ce vraiment tabou d'y venir quand on parle de relations humaines ?… du prochain?
En définitive, je vois dans la question de la politesse le problème de la forme et de tout ce qui a trait à la forme dans notre société actuelle.
Nous vivons une époque où tout le domaine forme est subordonné au domaine fond. Cela s'exprime dans l'attitude des médiocres vis-à-vis de l'art: «Oh! l'essentiel, c'est qu'il (elle) ait pu s'exprimer» dit-on, mais exprimer comment, on ne le demande pas. On dira même: «c'est qu'il (elle) ait pu se défouler». Qu'est-ce, en architecture, que le mépris de la forme? C'est la négation de l'architecture! C'est ce que nous faisons en acceptant d'habiter dans des empilements de cubes, en laissant construire des écoles, des musées qui ne sont que d'autres cubes, sans la moindre petite lueur de vie et de forme vivante. Dans le domaine des sciences naturelles, par exemple, c'est un signe que le grand déclin de la morphologie. L'étude comparée des formes d'animaux ou de plantes est un vieux-jeu; il faut courir après les modèles abstraits, soi-disant mathématiques; mais avoir l'idée que la contemplation des formes puisse faire remonter à des vérités profondes n'effleure plus le scientifique moyen.

Dans la vie de famille - et nous débouchons sur la politesse - c'est l'absence de cadre, de rythme régulier qui est devenue la règle. Repas informes, sans bénédicité, où l'on vient un moment à table (si la table existe encore) presque tour à tour. Couchers des enfants dépourvus de rites, sans l'histoire, sans prière. Semaine informe, si possible enflée d'un week-end démesuré, sans dimanche à l'église, car il faudrait que «ça vienne du coeur». Or quoi de plus sain qu'une semaine qui commence noblement par un service religieux le dimanche? C'est hypocrite, dira-t-on, si ça ne vient pas du coeur. Mais, la fleur néglige-t-elle d'étaler de frais pétales pour être visitée? De même, il nous faut, pour accueillir l'esprit, un cadre.

Avec le vocabulaire, le maintien, il en va de même, on peut penser que des ordures peuvent bien sortir de notre bouche, qu'une tenue débraillée n'est que sincère, mais quels en sont les fruits, je vous le demande bien! Ce sont ces jeunes en quête d'un au-delà artificiel («musique» qu'on appelle drogue douce, puis évasions moins douces); ce sont ces adultes nerveux, obsédés et sans joie de vivre; ce sont ces petits enfants dépourvus de fantaisie car éternellement baignés dans un monde «fantaisiste», c'est-à-dire où rien n'est réglé avec rythme et harmonie.
Il vient toujours un âge où l'on veut mettre la forme au panier. Alors, on a une irritabilité toute particulière à tout ce qui se fait sans venir du fond du coeur et l'on taxe d'hypocrite tout le monde des adultes. Est-ce à la fin de la puberté, plus tôt, plus tard? Je ne sais. Mais c'est des plus naturel; comme adultes, nous ne pouvons qu'y voir une recherche saine de la vérité, entachée certes de fanatisme juvénile. En revanche il serait grave, comme adultes, comme parents, de vouloir mettre au rancard définitivement tout ce qui est forme, et surtout de reporter cette attitude aux plus petits. Bien au contraire, les enfants nous demandent (sans le formuler) des modèles, des formes, pour plus tard s'en débarasser, une fois l'âme suffisamment nourrie.









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