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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURAgressivité enfantine et jouets guerriers Mettez autour d'une table dite ronde un enseignant, une conseillère nationale, une représentante de la Fédération romande des consommatrices, une ludologue, le président de l'Association mondiale pour l'Ecole instrument de paix, un médecin-chef du Service médico-pédagogique du Département de l'instruction publique et le directeur régional d'un magasin de jouets internationalement connu… et faites-les parler de l'agressivité enfantine et des jouets guerriers. Il fut beaucoup question des deuxièmes et peu de la première, ce qui fait que la mère en moi resta un peu sur sa faim, même si la femme fut fort intéressée par le débat. Je vais pourtant essayer de vous transmettre quelques-unes des idées qui m'ont le plus frappée et pourraient intéresser les lecteurs des «Entretiens». Les jouets guerriers Les jouets guerriers sont la copie de plus en plus réelle d'armes utilisées dans divers conflits internationaux. Ils reproduisent la violence chaque jour présente au cinéma et à la TV. Par leur aspect définitif, leur utilisation unique, ils tuent l'imagination. Certains parents les achètent dans l'idée que cela ne fait pas de mal car ces jeux permettent à l'agressivité de sortir et à leur enfant de «devenir un homme»! Bien des gens admettent la guerre comme un mal nécessaire. Mais pour qui sait ce qu'est la guerre, les jeux guerriers sont une incohérence. Les jouets guerriers sont-ils les seuls à véhiculer la violence? Certainement pas: on trouve sur le marché des jeux dont la violence est d'autant plus insidieuse qu'elle est cachée. Par exemple tous les jeux centrés sur l'argent, ceux dont le but est d'écraser un ennemi. Des jeux qui pourront apparaître comme guerriers à certains, ne seront que des articles de sport ou d'adresse pour d'autres… Et puis, l'adulte ne voit-il pas dans le jeu autre chose que ce que l'enfant lui-même perçoit? Interdiction ou pas? Même si le jouet guerrier ne date pas d'aujourd'hui (pensez aux petites guillotines vendues aux enfants de la Révolution française), faut-il le maintenir ou non dans nos magasins? Le jeu de l'offre et de la demande suffira-t-il à régler la question? Ou faut-il une législation en la matière comme elle existe dans certains pays (dont les ressortissants n'hésitent pas, semble-t-il, à s'approvisionner dans notre douce Helvétie pour un marché noir florissant) ? Le débat fut animé et contradictoire. Une voix assurant un public tout prêt à la croire que les jeux guerriers ont disparu des étalages, d'autres se sont empressées d'assurer le contraire… La conseillère nationale, un instant prête à retirer sa motion sur les jouets dangereux (guerriers inclus), pourra encore longtemps balancer sur la question. Bref, le marché du jouet guerrier étant évidemment très florissant, il résistera encore longtemps aux attaques, même venant des gens de meilleure foi. Et nous, parents et éducateurs? Après un certain nombre de constatations sur l'agressivité de notre monde, la violence qui encercle nos enfants et autres choses semblables propres à faire descendre le moral du parent de la meilleure trempe (dont certaines malheureusement on ne peut plus pertinentes: l'adulte se maîtrise mal, laisse trop sortir son agressivité et donne le mauvais exemple…), les participants à la table ronde donnèrent quelques pistes de réflexions qui pourront, me semble-t-il, nous être utiles: L'agressivité existe. Tâchons qu'elle s'exprime par un autre canal que celui des jeux de guerre ou de la TV. Admettons cette agressivité, permettons à nos enfants de jouer avec n'importe quel objet qui pourra se transformer au gré des situations: qui n'a pas, ayant mordu dans sa tartine, braqué ce pistolet improvisé sur son frère en criant «T'es mort!»? Offrons à nos enfants des jeux qui développent la créativité, la collaboration, l'entraide entre les joueurs qui doivent ensemble atteindre un but, des jeux aussi défoulants qu'un bon ballon de football. Et ne nous écroulons pas si les pièces de Légo destinées à construire une belle ferme sont temporairement transformées en fusil mitrailleur… elles seront bientôt démontées pour faire un garage à petites voitures! Mais surtout, discutons avec nos enfants, dialoguons avec eux chaque fois que c'est possible, sachons aussi les écouter, les informer, leur répondre et être disponibles. Jouons avec eux. N'oublions pas que si l'on peut jouer à la guerre, on ne peut pas jouer à la paix: ce n'est pas un jeu, c'est une attitude de vie qui passe par le respect de l'autre et l'acceptation de ses différences. |
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