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Aux fils séparés de leurs mères
Parfois agitée elle se lève, elle ne peut travailler. Elle parcourt les chambres vides, elle sort au jardin désert..., son coeur brûle, la souffrance qui l'étreint devient désespoir et détresse ... Pauvre mère aimée!... Parfois elle est calme; elle souffre ... la douleur est son lot, elle le sait, mais elle supporte, elle est plus ferme, elle est moins seule ...
Elle prie! toute son âme s'envole à la fois vers celui ou vers ceux qu'elle pleure et vers le père compatissant. Dans le silence des longues solitudes, le sentiment glacé de l'abandon complet et définitif ne laissera-t-il subsister aucun espoir? - Oh! pourtant! Que ceux qui sentent peser sur eux toutes les détresses des absents et des disparus lèvent les yeux et regardent !
Par la prière les fils apprendront à pleurer leur mère sans désespoir et par la prière les mères deviendront capables non seulement de survivre, mais de se redresser sous le lourd fardeau. Dans le silence de la souffrance se livre une grande lutte. L'aigreur la plus funeste peut en être le fruit, comme aussi peut y germer la paix intérieure la plus complète. La souffrance morale enseigne à prier ou détourne de la prière.
Aucune piété étourdie et facile ne saurait être victorieuse des grandes tentations où plonge l'isolement, mais la piété forte, cachée, qui ne se conquiert que de haute lutte, permet à l'homme de traverser la tourmente.
Inviter les hommes à la prière en invoquant l'image de leur mère, n'est-ce pas les mettre sur le chemin de la vie morale et de la pensée morale ? - N'est-ce pas les engager à s'unir à elle dans la plus sacrée des intimités filiales?
Prier c'est étendre les bras dans la nuit! L'objet que l'on rencontre on le saisit, on ne sait sa nature, ni sa forme, mais c'est un ferme appui; que celui qui le tient s'y cramponne! Mais il y a davantage encore, car la prière telle que le Christ l'a enseignée n'est pas seulement le cri désespéré d'un misérable à son Sauveur, c'est aussi la sainte communion avec Dieu et avec les frères, c'est un peu s'approcher du monde invisible de la paix, c'est recevoir en son coeur les premières lueurs des clartés naissantes de la vie éternelle.
Mères et fils séparés, que dans vos larmes vous vous sentiez au moins ensemble dans la prière!
Tiré du Messager du prisonnier de guerre, publié en français, anglais, allemand et russe. 11.000 exemplaires sont envoyés mensuellement dans les camps de prisonniers par le Comité Universel des Unions Chrétiennes de jeunes gens. Février 1916.
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