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Les lecteurs ont la parole. Le bilinguisme à l'école

Bravo pour votre numéro de janvier sur le bilinguisme, plein d'exemples vivants, donc contradictoires, et de conclusions bien senties. J'y reviens tout à l'heure.
Je voulais aussi vous féliciter d'avoir inséré dans votre numéro de novembre, avant mon article, ces remarques «Qui éduque qui» de Denise Saucy. Autant je m'appuyais sur la forme dans mes remarques, autant votre collaboratrice apportait un élément de vie, ce qui m'a paru un riche complément.
Bilinguisme ou trilinguisme… Quelle, peut être l'attitude de l'école, ou d'une pédagogie vis-à-vis de tous ces faits si clairs et vivants, apparus dans votre numéro de janvier?
Les enfants apprennent bien plus facilement les langues que les adultes et les plus jeunes bien mieux que leurs aînés. L'école ne pourrait-elle pas en tirer parti? Et pourquoi ne le fait-t-elle pas? C'est que pour porter vraiment ses fruits, un tel enseignement devrait commencer très tôt: au jardin d'enfants, en classe enfantine ou en première année. Et cet «enseignement» ne devrait être qu'oral, consister en jeux, comptines et chansons. Y a-t-il beaucoup d'éducatrices et d'éducateurs qui en seraient capables? Oui sans doute, mais pas assez. Ceci d'autant plus que de telles «leçons» de langues devraient être imprégnées de l'amour de cette langue: «Quand on parle une langue qu'on connaît bien (et qu'on aime), on n'utilise pas seulement un assortiment de mots et de phrases. On transmet toute une culture d'où est issue la langue», comme le dit si justement Marisa Farina dans votre interview. Mais alors, si de telles «leçons» pouvaient se réaliser, combien le champ culturel des enfants s'élargirait. Parler anglais, c'est infiniment plus qu'être parent de M. Johnson d'il y a quinze ans, ou de Mme Thatcher d'aujourd'hui. Parler italien, c'est s'apparenter sans doute à bien des travailleurs de chez nous, mais c'est aussi s'apparenter Venise, Florence, Dante, Garibaldi…
Des écoles comme celles qui naissent de l'impulsion de Rudolf Steiner ont ces préoccupations lorsqu'elles commencent l'enseignement de deux langues étrangères dès l'âge de sept ans. Elles rencontrent pourtant des difficultés: les instituteurs ou institutrices possèdent rarement deux langues en dehors de la leur, au point d'y transmettre ce vaste élément culturel. Or chez les petits, il est délicat de faire appel à un enseignant extérieur au maître de la classe. D'autre part, l'âge de sept ans n'est qu'un pis-aller pour les langues; très vite, les facultés d'imitation de l'enfant vont décliner. Enfin, il y a à lutter pour faire comprendre que les efforts accomplis vont sans doute autant en direction de cette compréhension des autres peuples, de cet élargissement de la conscience, que d'une acquisition pure et simple d'un moyen de communication. On pourrait, bien sûr, faire travailler les enfants avec des machines, écouteurs et consort, mais l'esprit de la langue ne se situe-t-il pas à un tout autre niveau? N'a-t-il pas à être retransmis par une personne humaine?
Quiconque se meut aisément dans deux ou trois langues aura vite remarqué comme sa mentalité, elle aussi, se meut, se déplace, en changeant de langue. Car la langue, malgré nous, nous confère une tournure d'esprit. Mais chaque langue a ses limites. Le français est clair, limpide, mais il nous laisse vite glisser dans l'intellectualisme. L'anglais est souple, simple et pratique, mais convient-il au philosophe? Etc. Autant de questions qu'on est en droit de se poser en toute objectivité. Combien seront riches ces enfants que le destin a permis d'approcher plusieurs peuples par la langue, et de combien nous dépassent-ils, ceux qui pourront se juger «citoyens du monde»!









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