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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
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Pères made in USA II

Ned O'Malia, ancien professeur d'université, vit à Albuquerque, au Nouveau Mexique, avec sa femme et son fils. Depuis 1978, date à laquelle il s'est retiré du professorat, il exerce l'activité d'«homme à la maison». Dans un article plein d'humour intitulé «Charlie's shower - celebrating the expectant father», il nous conte comment il a eu l'idée d'organiser une invitation en l'honneur d'un futur père.
Cette invitation devait servir d'«initiation à la paternité, au cours de laquelle des secrets seraient partagés et la camaraderie triompherait de la crainte et de la solitude associées à la naissance d'un enfant». Après certaines hésitations, il décida de convier non seulement des pères, mais aussi des hommes sans enfants. Il opta pour l'effet de surprise et invita le futur père à une soi-disant course en montagne.
Le jour dit, le soleil brillait et les convives ne tardèrent pas à s'affairer autour d'un repas confectionné de leurs blanches mains d'hommes… Bientôt chacun fut confortablement installé pour quelques heures dont l'auteur déclare avoir été parmi les meilleures de sa vie! Mais laissons lui la parole:

«Nous étions quatorze hommes en train de boire, de manger et de prendre du bon temps. Charlie était toujours assis sur le siège dans lequel il s'était écroulé lorsqu'il avait enfin compris qu'on n'allait pas partir en excursion. L'entouraient des hommes parlant enfants, naissance; certains avaient assisté leur épouse pendant le travail et la délivrance, d'autres avaient été de *«vrais pères» bien avant que les hommes soient admis dans la salle d'accouchement. Les estomacs pleins et les bières fraîches aidant, les conversations s'animèrent, cependant je ne pus à aucun moment en détecter une qui ne tourne autour des pères, des enfants et de Charlie.
Soudain, chaque groupe prit conscience que tous les autres parlaient de la même chose. L'instant était magique, propre au rituel: je demandai si chaque personne pourrait maintenant donner à Charlie un conseil spécifique ou raconter un épisode particulier à la paternité.
Charlie se cala dans son fauteuil. Avec un humour léger et aimable que l'on n'associe généralement pas aux conseils masculins, les autres pères contèrent à Charlie à peu près tout, du premier jour seul avec un nouvel enfant, au premier bain, à différents types de peurs paternelles. L'un d'eux dit qu'il avait compris ce que signifie être mortel lorsqu'il avait vu pour la première fois son premier enfant. Un autre réalisa que sa femme et lui ne seraient plus jamais seuls dans leur maison. Chacun avait un ou deux trucs pour les maux de dents, les coliques et les pleurs nocturnes. On donna des avertissements au sujet des disputes conjugales suite aux tensions post-natales. Quelqu'un mentionna l'anxiété quant à la santé du bébé. Il y eut un court monologue sur les enfants infirmes cérébraux que personne ne parut soucieux de poursuivre: c'était évoquer des démons bien trop terribles. L'amniosynthèse et ses possibilités de diagnostic en la matière furent mentionnées puis abondonnées. Se battre contre des démons est déjà reconnaître leur existence.
«Le but de Charlie devrait être de vivre assez longtemps pour rendre fous ses propres enfants…!» dit un ami, soulevant des éclats de rire. Peut-être fut-il dit plus, peut-être moins. Autant que le contenu, la forme de la discussion était passionnante. Les rires et les plaisanteries ne cessèrent réellement jamais, ni la bière de couler; personne ne parla sotto voce ou ne donna de conseils pompeusement. Il y avait du sérieux sans solennité.
Le beau-père de Charlie déclara que la clé de l'éducation des enfants était de dire aux grands-parents comment les enfants doivent être éduqués, et pas l'inverse! A quoi le père de Charlie acquiesça de tout coeur. Charlie écouta tout, posa des questions, promit de se rappeler certaines choses, en refusa d'autres.
Lorsqu'il s'avèra que l'échange de conseils était terminé, nous coupâmes le gâteau et, une fois rassasié, le groupe demanda que les cadeaux soient ouverts. Il voulait de l'amusement.
Charlie nous raconta que, dans sa parenté, une longue tradition voulait que les présents emballés soient prétextes à expériences extra-sensorielles. Il n'y eut besoin que de la vue et de la raison pour discerner la balançoire ou le sac à dos par leurs formes distinctives. Mais le drame commença lorsque Charlie choisit une boîte, la tint dans ses mains, resta silencieux les yeux clos, puis en décrivit le contenu… Dans quelques cas, sa précision à«lire les vibrations» se révéla inquiétante. Il devina même qu'(…) un paquet contenait des écouteurs stéréo.
En fin de compte, le futur enfant reçut une balançoire et un porte-bébé, une cloche en forme de pomme, des mouchoirs et un troll en cuivre sculpté pour lui servir de guide spirituel. Pour Charlie, il y avait une bizarre collection d'objets allant des écouteurs à un minuscule paquet contenant deux boules de coton pour obstruer les oreilles, et un exemplaire du Dr Spock.
A 16 heures, les invités commencèrent à partir. Plusieurs promirent d'organiser une invitation pour un futur père de leur connaissance. Un homme déclara au nom de tous: «Nous avons été ravis de participer à cette fête-ci!»
A 7 heures, le mardi 23 janvier, Charlie téléphonait pour dire qu'il était le père d'un garçon pesant 10 livres 5 onces et ne ressemblant à personne en particulier. La mère et l'enfant se portaient bien. Charlie aussi!».

* Le mot américain «to father, fathering» est intraduisible en français puisqu'il n'existe pas de masculin à«materner».









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