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Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Des hommes au foyer en Suisse

Signe d'évolution de notre époque et de notre société de consommation, de plus en plus d'hommes se consacrent aux travaux ménagers et à l'éducation des enfants, jusque-là ce rôle et ces devoirs étaient réservés exclusivement à la femme. Si les hommes au foyer sont encore une minorité en Suisse, quelques centaines, voire quelques milliers - il n'existe aucune statistique officielle à ce propos - ils n'en dérangent pas moins les mentalités et bouleversent les conceptions traditionnelles de la famille et les conventions sociales établies. Travaillant à 30, à 50, ou à 100 % à la maison, laissant à leur femme le devoir d'assurer le pain quotidien de la famille, les hommes au foyer se sentent victimes de discrimination et d'incompréhension: on les considère souvent comme des «anormaux» ou des «individus spéciaux». Pour la première fois en Suisse, une centaine d'hommes au foyer se sont retrouvés à Zurich pour partager leurs expériences, échanger leurs idées et faire part des difficultés qu'ils rencontrent dans la vie quotidienne.

Le ras-le-bol des hommes

Les structures de la famille ont changé. La femme est devenue économiquement indépendante. Nombre d'hommes en ont «ras-le-bol» du rôle économique que leur impose le système familial actuel. Ils voudraient participer davantage à l'éducation de leurs enfants, mais ils en sont souvent empêchés par leur carrière professionnelle. D'autre part, bon nombre de femmes voudraient sortir de leur ghetto de femmes de ménage et de mères pour exercer partiellement ou totalement leur profession. Pourquoi dès lors ne pas vouloir partager entre l'homme et la femme le rôle merveilleux, mais souvent ingrat, de l'éducation et du ménage? (…)

Les «volontaires au foyer»

Plus d'une centaine de ces messieurs au foyer, venant de Suisse orientale, de Suisse centrale et de Zurich se sont retrouvés. Célibataires, veufs, divorcés, mais pour la plupart hommes mariés, âgés de 20 à 60 ans, appartenant à toutes les classes sociales et professionnelles, ont ainsi pu échanger leurs expériences. D'une manière générale, il y a deux catégories d'hommes au foyer: les volontaires, ceux qui ont librement décidé de rester partiellement ou totalement à la maison pour s'occuper du ménage et des enfants, et ceux qui y sont obligés par leur situation professionnelle (chômage par exemple). Les volontaires au foyer se recrutent pour la plupart parmi des enseignants, des architectes, des ingénieurs, des assistants sociaux ou des journalistes, et leurs femmes ont souvent des professions comparables, ce qui est important sur le plan économique, car il faut bien que le budget du ménage reste équilibré.

Plaisirs et difficultés, mais nouvelle dimension du couple

A l'unanimité les hommes au foyer réunis à Zurich ont relevé les joies et les moments de plaisirs qu'apportent l'éducation des enfants et le travail ménager, mais également un certain nombre de difficultés que leur nouvelle condition a entraîné. Le fait que l'homme reste à la maison apporte sans aucun doute une autre dimension au couple ou à la famille. Les hommes au foyer comprennent mieux leur femme et les femmes en général, car le travail ménager n'est pas toujours très revalorisant, constatent-ils. Il y a également le train-train quotidien, une certaine lassitude et quelquefois un sentiment d'isolement ce qu'au fond doivent ressentir la plupart des ménagères helvétiques.
Les hommes au foyer se sentent victimes de discrimination et d'incompréhension de la part de leurs collègues de travail, de leurs amis ou plus encore des voisins. Ils sont un peu considérés comme des bêtes curieuses. Au parc par exemple, avec des enfants, on les regarde bizarrement. Les contacts avec les autres mères de famille sont difficiles. On a peur des ragots: discuter ou prendre un café avec un homme au foyer pourrait rendre le mari jaloux. Par conséquent le fait d'être à 100% au ménage entraîne chez certains hommes une sorte de crise d'identité.

Inégalité entre l'homme au foyer et la femme au foyer

Les hommes au foyer doivent par ailleurs affronter également certaines difficultés juridiques notamment dans le cadre de l'AVS, de la caisse de retraite ou du service militaire. Leur statut n'est pas reconnu juridiquement. L'égalité entre homme et femme reste à faire. Par exemple une femme mariée qui n'a jamais payé de cotisation AVS touchera automatiquement sa rente de retraite ou sa rente de veuve, le contraire n'est pas vrai: l'homme au foyer ne pourrait pas toucher de rente de veuf par exemple. Bref, il existe un certain nombre de domaines dans lesquels les droits des hommes au foyer ne sont pas reconnus par la loi. C'est pourquoi la rencontre de Zurich des hommes au foyer débouchera vraisemblablement sur la création de groupes de travail qui devront étudier les lacunes de la loi et peut-être présenter aux autorités compétentes un certain nombre de revendications. (…)









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