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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURLes lecteurs ont la parole: A propos de la mort Je me permets, en tant que lectrice des «Entretiens sur l'éducation», de vous adresser ces lignes pour vous dire tout d'abord l'intérêt que je porte à votre journal. J'ai moi-même deux petites filles (4 et 2 ans) et, comme toute mère je suppose, il est toujours agréable et rassurant de connaître l'avis d'autres mamans, leurs expériences, ou de voir qu'elles partagent tout simplement les mêmes problèmes. Nous avons souvent peur de confronter nos petits enfants à la mort et je pense qu'il serait bon de se demander si le problème n'est pas plutôt de notre côté! J'ai eu l'occasion d'aborder ce sujet avec de jeunes enfants et l'expérience m'a montré qu'ils prenaient l'événement beaucoup plus simplement que nous l'imaginions. Une expérience au zoo Alors que ma fille Corinne, âgée de 3 1/2 ans, et moi visitions un zoo, nous nous sommes trouvées soudainement face à un python qui engloutissait sa proie, à savoir un lièvre. Comme vous le savez, les serpents engouffrent lentement leur proie entière sans la dépecer et le spectacle n'est pas des plus délicats. Il était trop tard pour reculer et, au lieu de prendre la poudre d'escampette, de fuir devant l'obstacle, je pris la situation calmement et surtout très naturellement, expliquant que le serpent mangeait son dîner comme nous mangions du poulet. Mais, l'animal n'ayant pas de mains, il ne pouvait bien sûr pas utiliser des services pour découper son morceau. La petite cousine de Corinne remarqua un peu de sang. Je ne sus que répondre: «Ah oui, du sang, .., c'est comme ça!» Aucun mouvement d'horreur n'anima les enfants, pas même la cadette de 1 1/2 ans. Intéressées, les trois petites filles continuèrent à regarder la scène. Corinne tapait de temps en temps sur la vitre en répétant: «Serpent, il faut prendre un couteau et une fourchette!» Je suis sûre que celle qui a eu le plus de mal à supporter le spectacle, c'était moi! Rentrées à la maison, et m'inquiétant des suites que pourrait avoir l'aventure de l'après-midi, je décidai de faire dessiner les enfants. Le zoo était bien sûr à l'honneur et en l'occurence les serpents, mais aucun d'eux n'était en train de dévorer une proie. Je m'attendais à avoir des cauchemars, mais la nuit fut très calme et, même les jours suivants, nous ne reparlâmes pas de ce spectacle. La scène avait été vue par des yeux d'enfants, comprise à leur manière, mais bien digérée. Nous avons tort, me semble-t-il, de prêter aux enfants nos sentiments et nos réactions d'adultes en oubliant le naturel et la naïveté propres à l'enfant. Le jeune enfant et la mort J'aimerais étendre mes réflexions à ces mères qui attentent «l'occasion» pour annoncer à leurs jeunes enfants la mort d'une grand'mère, ou d'un grand-père, qui vit à l'étranger et dont les liens affectifs sont forcément moins profonds que lors de rapports hebdomadaires. Pensez-vous qu'il y ait vraiment des «occasions» pour les mauvaises nouvelles? Il faut pourtant bien finir par expliquer pourquoi on ne revoit plus le parent disparu. A défaut de vérité, le mensonge s'installe. Toute mise en scène, au lieu d'adoucir un fait qui ne fera de toute façon pas plaisir, ne crée-t-elle pas plutôt un climat d'insécurité et de méfiance, pour l'avenir en tout cas? Un jeune enfant comprend-il la signification de la mort? Non, très probablement. D'où d'ailleurs la remarque de ma fille Corinne qui, se trouvant sur un automate avec sa soeur et se sentant à l'étroit, me lança: «Quand Annik sera morte, j'aurai plus de place!» Néanmoins, je ne vois pas pourquoi il faudrait attendre qu'un enfant soit capable de comprendre exactement la portée d'un phénomène pour tenter de le lui expliquer. Croyez-vous qu'une plus juste compréhension atténue la douleur, fasse mieux accepter un événement difficile à admettre pour tout le monde? Au contraire, je me demande pourquoi on ne profiterait pas de la naïveté de l'enfant, de sa conception imparfaite de ce qui l'entoure pour le familiariser avec ce qui, en définitive, fait partie de la vie, qu'on le veuille ou non. Je pense même que le passage à une compréhension plus totale se ferait alors plus doucement, l'enfant restructurant petit à petit sa façon de voir. |
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