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Les lecteurs ont la parole: Deux attitudes
Dans notre famille, il y a deux façons d'envisager la mort des autres, deux attitudes possibles devant les enfants à propos de la mort.
Pour mon mari, la mort, à quelqu'âge qu'elle arrive, dans n'importe quelle circonstance ou situation, est inacceptable. Il pense que, pour les enfants, elle l'est encore bien plus, donc qu'il vaudrait mieux la leur cacher.
Moi, je voudrais apprivoiser la mort, apprendre à l'accepter, car je sais qu'il n'y a pas de vie sans mort et que de la mort naît la vie. Je voudrais aussi aider mes enfants dans la même voie. Je pense que d'autre part les enfants ont droit à la vérité et à la liberté de vivre à leur façon leurs propres sentiments. Le problème se pose de savoir quand et comment annoncer aux enfants cette vérité et à partir de quel âge.
Il y a quelques années, j'ai perdu une amie chère après une longue et douloureuse maladie. J'étais bouleversée et révoltée. Impossible de cacher cette disparition aux enfants qui la connaissaient bien.
Nous avons essayé, mon mari et moi, de trouver un moyen terme, et décidé non pas de cacher, mais de différer l'annonce de cette disparition. Cela nous a permis de vivre notre chagrin, sans devoir vivre celui de nos enfants; cela nous a aidés à ne pas nous laisser aller, à garder une certaine maîtrise de soi, une certaine tenue. Quelques semaines plus tard, après que nous ayons retrouvé une relative sérénité, nous étions plus disponibles, nous avons pu dire la chose à nos enfants avec calme et naturel et surtout sans pathos. Nos enfants réalisant que cet événement était déjà passé, qu'il n'avait pas vraiment bouleversé leur vie ni la nôtre, que les enfants de cette amie continuaient à vivre, purent ainsi mieux le relativiser et l'accepter. Je pense qu'ils ont appris à cette occasion que la mort peut arriver, n'importe où et n'importe quand, mais que ce qui compte, c'est la vie. De plus, lorsqu'ils devront faire face à leur tour à la perte d'un ami, ils vivront cet événement à leur façon, avec leur propre chagrin et leur propre révolte dictés par leurs sentiments à eux.
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