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Le passé d'accord. Mais pour le dépasser?

Le ressentiment

Nous consacrons beaucoup de temps à ce qu'il y a en nous de négatif, à nos défauts, à nos manques! L'auteur de «L'Arc-en-soi» (Denis Pelletier, Collection «Réponses», Laffont 1981) nous propose de prendre parti pour soi-même, sans culpabilité. Il insiste sur le présent et les possibilités qu'il nous offre, alors que la rumination du passé conduit à des impasses.

Voici quelques extraits consacrés au ressentiment:

Sentiment d'avoir manqué de quelque chose

«La tentation est forte d'accuser ses parents d'avoir manqué de compréhension et surtout de ne pas avoir vraiment donné l'affection nécessaire. Que la vie serait plus facile aujourd'hui si l'éducation d'autrefois avait été bien faite ! Ce regret s'exprime dans la réalité de l'adulte par une sorte de ressentiment. Que d'injustices et d'humiliations, que d'événements douloureux à la mesure de l'enfance, enfouis dans un grand trou de mémoire! Il en reste le vague sentiment de ne pas avoir eu l'amour auquel on avait droit. Car c'est là la logique interne du ressentiment: quelque chose qui manque et auquel on a droit. Les parents, dans notre contexte culturel, doivent, par définition, donner le meilleur d'eux-mêmes et c'est la conviction d'y avoir droit qui engendre le sentiment d'en être privé.» (p. 11.)

Enfermés dans la répétition

«Le ressentiment favorise la tendance à se retrouver trop souvent dans les mêmes impasses, dans le même type de relations. Le ressentiment, par sa volonté de reprise, enferme le comportement humain dans la répétition. Cette répétition se révèle stérile puisque l'événement déclencheur est irrécupérable comme tel: au mieux, il est revécu de façon analogique et le contentement qu'on en tire a valeur de symbole; il autorise l'individu à passer à autre chose, à laisser tomber la rancune et à se désintéresser de sa privation. Mais qui n'entretient pas l'espoir secret de retrouver dans sa mémoire offensée quelque événement ou situation qui, revécu, pourrait libérer les tensions? On se met donc à la recherche du traumatisme avec le projet de reprendre l'expérience et, quand on aura achevé la besogne, on pourra enfin prendre la vie comme elle est et profiter pleinement du présent.»

Une importance surfaite

«La dramatique de l'événement donne au passé une importance surfaite. Elle fait croire qu'il détermine le présent et même qu'il explique la personnalité de l'individu. La conception déterministe du passé n'est peut-être pas aussi rationnelle et objective qu'on le suppose. Elle constitue une rationalisation rancunière qui exprime le ressentiment sous une autre forme. En termes irrationnels, le déterminisme signifie qu'on se refuse à jouir des plaisirs qui sont ici et maintenant, à s'avouer satisfait et à se considérer libre tant et aussi longtemps qu'on n'aura pas récupéré ce à quoi on avait droit.
Ce qui détermine l'individu, en l'occurence, ce n'est pas le passé mais le ressentiment qui fait se répéter les scénarios et les impasses. La valeur déterminante qu'il accorde au passé entraîne la conviction profonde qu'il est trop tard, qu'il n'a pas ce qu'il faut et qu'il n'aura jamais ce qu'il faut pour vivre vraiment.
L'épreuve d'une carence, d'une injustice, d'un échec, a bel et bien eu lieu; mais ce déficit existe-t-il vraiment encore? Il y a eu privation; mais combien, depuis, elle a donné cours à toutes sortes d'appropriations et de compensations! Les soins et l'affection, si nécessaires dans l'état de totale dépendance ou se trouve l'enfant, sont-ils indispensables encore dans la relative autonomie que connaît l'adulte?» (pp. 16-17.)

Pourquoi se priver du présent?

«Vouloir refaire le passé, réclamer son dû, se battre pour venger l'échec ou encore exiger l'amour qu'on n'a pas eu, c'est, au nom de la privation ancienne, se priver du présent et du plaisir qu'il offre, c'est se priver des autres dans leur présence et leur générosité. L'individu enfermé dans le ressentiment n'a pas d'autre issue que d'accepter le caractère irréversible des événements: ce qui est arrivé est arrivé, personne au monde ne pourra être spécifiquement la personne qui a manqué, le deuil est un deuil, la séparation une séparation, une erreur une erreur. Cette acceptation réduit le manque à lui-même; elle l'empêche de le laisser envahir la durée d'une vie. Caractère irréversible du temps, disions-nous, caractère inachevé aussi: tristesse que chaque expérience n'ait pas été vécue complètement, que telle relation avec un parent, un camarade, un étranger n'ait pas trouvé sa pleine expression, que tel malentendu ait pu se produire sans qu'il puisse se dissiper, que tel rendement n'ait pas été poussé à sa véritable mesure, que telle occasion de jouissance n'ait pas été saisie dans son entière volupté.
Cette acceptation, quand elle se produit, libère la personne de la répétition et de la volonté de reprise. Et surtout, cette acceptation la rend disponible à risquer plus de spontanéité, puisqu'il est illusoire de revenir sur ce qui est irréparable et inachevé.» (pp. 71 -72.)









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