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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURCheffe au foyer Avez-vous déjà souffert de chef-fe-s incapables de déléguer? Ces potentats qui luttent devant l’éternité pour garder la gloire et le pouvoir, réfractaires à toutes initiatives émanant de personnes placées sous leurs ordres et inaptes à la reconnaissance? Moi oui, j’en ai souffert et pas qu’une fois. Je sais que de telles situations ne sont malheureusement pas rares. Et à la maison? Ne suis-je pas moi-même cheffe de famille? Le pouvoir obtenu par la simple capacité de procréer m’a-t-il rendue tyrannique ou pleine de sagesse? Suis-je capable d’apprécier les qualités de mes enfants, la manière dont ils effectuent leur travail, voire de me rendre compte qu’ils sont parfois plus compétents que moi? Si oui, est-ce que je le leur dis? Après avoir donné un ordre, suis-je derrière leur dos pour vérifier, commenter et corriger, dans le but prétendu de les aider? Il faudrait le leur demander, mais pour l’instant, c’est encore moi qui rédige les articles! A priori, il me semble être à l’écoute, mais je sais aussi que c’est surtout le cas dans les bons jours. Mes réactions instinctives ne sont pas toujours les meilleures: souvent, c’est l’ordre qui surgit, puis la colère qui jaillit quand la tâche a été exécutée de travers ou avec retard. Dernièrement, dans un de mes bons jours, j’ai expliqué le repassage à ma fille. Une fois les instructions données calmement, je l’ai laissée. Je lui faisais confiance. Quand je suis revenue, j’ai fait quelques remarques sur des points à améliorer, des nouveaux mouvements à apprendre. J’ai accepté l’ouvrage tel qu’il avait été exécuté. Quelques semaines plus tard, je n’avais plus rien à dire. A la cuisine, j’ai vite remarqué qu’elle évaluait mieux que moi l’assaisonnement des mets. Depuis, régulièrement, je fais appel à ses talents de « goûteuse » et c’est selon ses directives que j’agis. D’ailleurs, la famille apprécie. Bref, il y a de multiples occasions, et pas seulement dans les tâches ménagères, où déléguer veut dire se compléter, se décharger, apprendre, avancer. Bien sûr, dans toute délégation, il y a contrôle, soutien mais il y a surtout les mots « confiance » et « respect ». Confier sans arrière-pensée. Respecter la personnalité de l’autre. J’ai constaté que plus une tâche est transmise dans cet état d’esprit, mieux elle est exécutée. L’enfant, responsable de ses actes, s’implique davantage en y prenant parfois du plaisir… sauf, bien entendu, quand c’est la centième fois qu’il débarrasse, corvée que je cède avec aisance… Dans le monde professionnel, je vous rassure, j’ai connu des responsables capables de déléguer, heureux de prendre au vol les initiatives de leurs employés et de travailler avec eux pour les réaliser. C’est dans ces contextes-là que j’ai eu envie de donner le meilleur de moi-même car il y avait réellement de la générosité dans l’air. |
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