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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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Fillette souhaite frère ou sÅ“ur ?

Ma voisine, mère d’une petite fille, attend un deuxième enfant. Elle n’en connaît pas encore le sexe. Parfois, elle rêve d’une seconde fille puis, à d’autres moments, a très envie d’un garçon.
De toute manière, on le sait, on ne peut choisir. J’en parle à mes deux enfants, une aînée et un benjamin. Qu’est ce que vous préféreriez comme nouveau petit voisin ? Que se souhaiterait la petite fille, si elle pouvait choisir ?
Mon aînée s’exclame spontanément : « En tout cas, je n’aurais pas voulu une sÅ“ur ! ». Sa réponse me surprend. Je la vois grande, très féminine et, en ce moment, partageant peu d’intérêts avec son frère, de deux ans plus jeune. Alors, pourquoi pas une sÅ“ur ? « Ah non, je serais toujours en train de me comparer avec elle. »
Même si je pressentais cet élément positif dans les fratries à deux sexes, je ne m’étais pas formulé les choses ainsi. Quand arrive un second enfant, on se fait à l’avance tout un cinéma. Si la famille se compose de deux enfants du même sexe, on prévoit qu’ils deviendront de sacrés complices. Si c’est une fille et un garçon, on nous dit que c’est le choix du roi… en tout cas pour les parents, mais pour les enfants la différence entre eux n’est-elle pas trop grande ?
Ma fille, âgée de 15 ans, a donc exprimé ce qu’elle ressentait et son impression paraît plausible. Son petit frère, du seul fait qu’il soit du sexe opposé, lui laisse un vaste espace de liberté, un terrain vierge, qu’elle peut s’approprier entièrement. A lui, son domaine, c’est le masculin et, je le constate, il se situe tout ailleurs. Monde brut contre monde folâtre. Quand elle crée des bijoux, il soude et transforme ses warhammer, des figurines de guerre apocalyptiques. Quand elle dessine des motifs colorés et décoiffants, il esquisse des têtes tranchées. Quand elle aime arranger sa chambre et lancer des invitations à ses amis des deux sexes, lui se passionne pour ses jeux de ballon et se plaît dans son groupe de mecs.
Alors comment faire pour que cet espace de liberté ne se paie pas par un manque de complicité ? Très tôt, nous avons tenté des actes préventifs où nous nous sommes carrément ingérés dans leurs affaires. Par exemple, nous les avons fait dormir le plus longtemps possible dans la même chambre. Histoire de garder le lien de l’en fan ce. C’est souvent en famille uniquement que nous sommes partis en vacances afin de favoriser les retrouvailles. Nous avons sanctionné les manques de respect mutuel. Les tendances, lancées souvent avec d’autres camarades vivant la même situation de fratrie, du style « ce que ça peut être con un petit frère » ou « ma grande sÅ“ur, elle m’emmerde», nous ne les avons pas laissées passer. Quand l’un se moquait de l’autre de manière récurrente, nous sommes intervenus.
Pour quel résultat ? Petits, ils jouaient beaucoup ensemble. A partir de 8-10 ans, leurs camarades de classe les occupaient entièrement. C’est en vacances qu’ils se rapprochaient et créaient de nouveaux jeux. Maintenant, ce qui les rejoint, c’est la musique qu’ils écoutent. Ils se lancent rarement dans des grandes discussions communes quoique, si un sujet s’y prête, ils s’y mettent.
Nous ne pouvons prévoir le style de relations qu’ils auront plus tard. Mais, pour l’instant, il règne une certaine harmonie favorisée par le fait qu’ils possèdent le même niveau scolaire, facteur non négligeable pour la paix des foyers !
Bref, c’est un vrai défi : laisser le champ libre à chaque enfant pour qu’il puisse bâtir sa propre identité tout en exigeant qu’il partage respect et affection pour ses frères et sÅ“urs ! Quel travail et quelles exigences de notre part ! Mais quel bonheur que nous n’ayons pas (encore) la possibilité de choisir le sexe de nos enfants !

Livres sur le sujet:

« Mademoiselle Zazie a-t-elle un zizi? », Thierry Lenain et Delphine Durand, éd. Nathan
« Parent de fille, parent de garçon - les élève-t-on de la même façon ? », Hélène Montardre, éd. Les Essentiels









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