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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURLa re-création… Alors que l’école et ses systèmes d’évaluation sont sujets à débat, que les arguments s’affrontent sur les propositions de la rénovation, alors que les uns cherchent le changement et que les autres espèrent le maintien du fonctionnement traditionnel, il y a ceux qui ont tout compris et ceux qui n’y comprennent rien. Quoi qu’il en soit, sans prendre parti et sans vouloir lancer la polémique, je m’étonne que l’intérêt, à propos de l’école, se limite au fond et à la forme de la leçon. Pourtant, tous les enfants savent bien que dans une journée scolaire il y a, bien sûr, les cours, il y a les relations plus ou moins harmonieuses avec la maîtresse ou le maître et, parlons-en, il y a la récréation. Il n'y a aucun doute sur les bienfaits des pauses, ni sur la nécessité d’aérer les classes et d'autant plus les esprits. Cependant, je m’interroge lorsque le préau se voit systématiquement associé à des mots tels qu’agressions, racket et incivilités. Que se passe-t-il ? Est-ce que cela a toujours existé ou que simplement, nous en parlons plus maintenant ? Est-ce que, dans le fond, la violence enfantine est naturelle et permet aux enfants de se construire ? Est-ce que nos médias colportent trop d’images agressives, non seulement dans leur contenu mais aussi et surtout dans leur forme ? Que ferions-nous chacun, individuellement, si nous étions demain matin confrontés à une scène d’agression entre enfants ? Y a-t-il assez de surveillance durant la récréation ? L’espace du préau peut générer bien d’autres questions encore et il est sûr qu’il provoque, chez la plupart des parents (dont je fais partie), passablement d’angoisses. La peur de ce qui pourrait arriver sans que nous, parents, puissions protéger nos enfants de leurs propres débordements, de leurs inconsciences collectives et individuelles, de leurs choix…Voilà un espace dont nous sommes tenus à l’écart, en tout cas physiquement, voilà un espace qui appartient pratiquement exclusivement aux enfants. C’est dans le préau que nos enfants se rencontrent et s’organisent. Une microsociété voit le jour et le comportement des enfants révèle d’une part la personnalité de chacun, bien sûr, mais aussi les valeurs qui leur ont été transmises par nous, leurs parents. Lorsque nous réagissons face à une situation qui a provoqué un rapport de force nous devenons un exemple potentiel, d’autant plus s’il existe un lien privilégié comme il y en a dans une famille. Est-il possible d’exiger un comportement différent de celui que l’on propose ? Et le préau dans tout ça, penserez-vous… je crois qu’il y a des situations extrêmes qui réclament une régulation, une médiation adulte pour redonner les limites à ne pas dépasser mais, en très grande partie, nos enfants se comportent dans le préau comme ils ont perçu que nous le faisons dans notre monde d’adultes. Ainsi, si l’image qu’ils nous renvoient de nous-mêmes nous choque, cela devrait nous amener à nous interroger sur nos valeurs et notre manière de les communiquer. Il peut s’avérer effectivement plus simple de blâmer l’école, les enseignants, les médias, la société et les enfants que d’assumer d’abord notre part de responsabilité et ensuite notre réel pouvoir de modèle. A Genève, le D.I.P. dispose d’un service d’intervention en cas de violence dans le milieu scolaire : Le Point tél. 022 327 08 08. Lecture sur le sujet: « La télé en famille, oui ! », Serge Tisseron, éd. Bayard jeunesse |
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