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Une vie de chien
La cité dans laquelle nous vivons est remplie d’espaces verts agréablement répartis entre les immeubles. A portée de pieds, un bois, un ancien terrain de golf reconverti en parc et, en contrebas, le Rhône avec ses interminables promenades, s’offrent à nous. Hiver comme été, petits et grands bénéficient de cette nature avec bonheur. Aucun véhicule n’est nécessaire pour s’oxygéner !
Malheureusement une ombre inopportune, et souvent odorante, plane sur ce tableau bucolique. J’ai nommé l’animal de compagnie omniprésent des cités humaines car, paraît-il, meilleur ami de l’homme : le chien. Le chien dont les détestables excréments, abandonnés par un maître in différent, détruisent, le temps d’un faux-pas, la paire de chaussures achetée la veille. Quand ce n’est pas junior qui s’étale la tête la première (ou les mains) dans la chose en question, souvent lâchement dissimulée par des herbes plus ou moins hautes !
Le chien lâché, sans laisse, dans les lieux où les enfants vadrouillent avec insouciance. Le chien croisé par le petit, si petit que sa tête est à hauteur de crocs, et dont le maître assure toujours avec véhémence qu’il est « gentil »… Et mon enfant ? N-o-n ! Mon enfant n’est pas g-e-n-t-i-l ! Les réactions de l’un et de l’autre ne sont pas toujours prévisibles… Souvent pour les mêmes raisons, d’ailleurs !
L’enfant et l’animal peuvent avoir peur ou, au contraire, être intéressés. Voulant jouer ou se protéger, chacun peut avoir une réaction inconsidérée, défensive, voire agressive. La vigilance du propriétaire se doit d’être égale à celle du parent, ce qui n’est pas toujours le cas.
Il doit être certes difficile pour les nombreux détenteurs de chiens des villes de remplir de crottes (surtout en période estivale…) ce fameux petit sachet plastique et encore plus de déposer, aux yeux de tous, ledit sachet dans une poubelle.
Je conçois également que garder son animal prisonnier d’une laisse durant ses brèves sorties journalières soit également frustrant, tant pour l’homme que pour la bête. Le choix d’assumer la responsabilité d’un canidé est pourtant en amont, lors de la décision d’en devenir l’heureux, et averti, possesseur.
Lors des beaux jours, les immenses étendues de gazon, par ailleurs fort bien entretenues par les jardiniers communaux, demeurent désespérément vides. Personne n’ose s’approprier l’espace… en s’installant par exemple avec couverture et pique-nique, en jouant à se rouler dans l’herbe avec les enfants ou, plus simplement, en rêvassant, la tête dans les nuages, allongé au soleil…
Pour l’heure, impossible de réaliser de tels rêves. Les enfants restent parqués dans de minuscules espaces de jeux, fermés par des enclos, autour duquel le vaste espace disponible, démesuré, est dévolu aux promenades quotidiennes des chiens du quartier.
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