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Première boum
Il y a quelques semaines, ma fille cadette, 11 ans, a reçu une invitation à l’anniversaire de deux copines.
- C’est une boum, m’annonce-t-elle sobrement.
- Ah, et tu veux y aller ?
- Oui
D’après le ton et connaissant ma fille, je traduis : « j’ai envie d’aller à cet anniversaire, mais je préférerais que ce ne soit pas une boum ».
Deux jours, plus tard :
- Aline m’a dit qu’elle mettrait une jupe spéciale.
- Ah, non je ne vais pas t’acheter une jupe juste pour ça !
- Mais je n’ai pas dit ça, je ne la mettrai jamais !
Encore quelques jours ont passé :
- Maman, Christine n’y va pas, sa mère a dit « si tu vas à une boum à 11 ans, qu’est-ce que tu feras à 14 ? ».
C’est exactement la réflexion que je me fais. De plus, ma fille me semble à des lieues de ce genre d’intérêts et je me demande bien ce qui la pousse à accepter cette invitation. Est-ce la curiosité ? Le besoin d’être acceptée par ces filles « branchées » ? Seulement, si je décide à sa place que ce n’est pas intéressant voire néfaste, comment va-t-elle faire ses expériences?
Plus la date approche, plus je me dis qu’elle va horriblement s’ennuyer et que 23 h. c’est beaucoup trop tard, pour elle
et pour nous! Je ne suis pas encore faite à l’idée d’aller chercher mes enfants Dieu sait où au milieu de la nuit.
La veille, après discussion avec son père, je lui annonce :
- Ecoute, 23 h. c’est beaucoup trop tard, papa viendra te chercher à 21 h. 30. Avec le trajet du retour tu seras au lit à 22 h. C’est bien assez tard vu le programme de dimanche.
- Oh c’est bon, je n’ai pas dit que je voulais rester jusqu’au bout !
Tiens, serait-elle soulagée ?
Le soir, à son retour, je ne peux m’empêcher de lui demander :
- Alors, tu as dansé ?
- Mmmm, surtout sur le banc !
Et elle va se coucher.
Le lendemain, j’ai droit spontanément à quelques commentaires incisifs sur le temps que plusieurs des invitées ont passé devant la glace à se maquiller et à se friser les cheveux, sur les talons hauts d’Emilie qui la faisaient marcher de travers et la musique dont on baissait le volume dès qu’un adulte arrivait dans la pièce pour le remonter immédiatement après.
Je ne saurai probablement jamais pourquoi ma fille qui s’habille sportivement, ne se maquille jamais, déteste danser et a plusieurs très bons copains, mais aucun « copain » est allée à cette fête, ni ce qu’elle en a vraiment pensé. Réponse lors de la prochaine boum ?
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