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La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Lettre à Denyse

Chère Denyse,

En relisant attentivement votre article «Temps pour les autres? Temps pour soi?», il me semble que les conseils de sagesse qu'il contient ne peuvent être suivis qu'à certaines périodes de la vie.
Aussi, je voudrais me faire le porte-parole de toutes celles qui remplissent leur tâche de mère de petits enfants avec joie et un relatif succès à une condition: avoir de temps en temps un moment et un lieu bien à elles où personne (vous m'avez bien lue!) ne vienne les déranger.
Je mentionne un lieu car combien sont les mères qui disposent d'une pièce bien à elle? Au moins devraient-elles jouir d'un petit coin personnel, dans la chambre conjugale par exemple, avec un ou deux meubles jolis et leurs affaires auxquelles-personne-ne-touche-merci !
Mais revenons au temps pour soi qui, à mon avis, détermine le temps pour les autres. Je suis d'accord avec vous que «le temps consacré aux autres est (presque) toujours rendu sous forme d'instants inespérés, d'espaces de silence, d'après-midi gratuits». Pourtant, lorsque l'on est pris par l'éducation de tout petits enfants d'âge préscolaire, ces deux temps doivent être aménagés.
Je te confie mon enfant un après-midi, tu me donnes le tien en compensation une matinée… Comme cela semble facile et évident. J'ai ici une pensée fraternelle pour toutes celles qui n'ont pas osé demander, qui ont peur de confier leur enfant, de l'«abandonner», de prendre la responsabilité de la petite fille de la voisine… Comme mon coeur battait la première fois que j'ai eu un bambin de plus sous mon aile. Il m'a fallu de longs mois pour sentir cette aile s'étendre, moi qui n'ai jamais été attirée par les enfants des autres.
Rappelez-vous, chère Denyse, il est un âge où les enfants vous tiennent en haleine sans interruption au bas mot de 7 heures du matin à 7 heures du soir. Cette heure à laquelle beaucoup de maris seraient heureux de trouver une maison en ordre, des gosses frais baignés, une épouse détendue et souriante… Et je me pose cette question vitale: comment introduire un minimum de vide extérieur pour y loger ma vie intérieure et «laisser le Maître du temps en disposer»?
Je m'efforce de suivre deux règles: ma «sacro-sainte après-midi» de liberté doit être consacrée à la nourriture de mon esprit. J'exige chaque jour de mes enfants environ 20 minutes de solitude: je ferme ma porte et je me livre à une série de massages chinois *, yeux fermés. Ce faisant, je me concentre sur moi-même, je me fais du bien en massant mon corps. Ensuite, je suis toute régénérée et prête au temps pour les autres…
Chère Denyse, votre invitation à la réflexion m'a procuré un bon moment de nourriture intérieure et un surcroit de courage pour aménager aux autres un espace de vie bien à eux. Je vous en remercie.

Bien amicalement Isabelle Maurer

*«Le Pao Tsien Fa», Aubier 1979.









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