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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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Les enfants ne sont pas de petits adultes

Sous le titre «Prudence! priorité aux enfants», l'Association suisse des transports a consacré le numéro 7 de son journal au thème: les enfants et le trafic routier. En une soixantaine de pages, cette remarquable brochure aborde les différentes facettes du problème: l'enfant et le trafic; le ralentissement du trafic: des mesures de sécurité pour tous; l'éducation routière: un entraînement à la survie; le changement, d'accord, mais comment.
Si vous êtes parents, éducateurs, automobilistes ou simples piétons, procurez-vous ce numéro spécial à l'Association suisse des transports, case postale, 3360 Herzogenbuchsee, en joignant Fr. 1.- en timbres postaux par exemplaire désiré.
Nous avons extrait pour vous cet article qui éclairera beaucoup d'entre nous sur le comportement de nos enfants dans la rue.


Les enfants pensent, ressentent, entendent, réagissent autrement que les adultes. Ce ne sont pas tout simplement des adultes en petit. Ils ne sont pas non plus sous-développés, ou inachevés. Les enfants sont différents. Leur comportement dépend de leur degré de développement et de leur âge. Le monde du trafic n'en tient pas compte, car c'est un monde d'adultes. Lorsque les enfants s'exposent au danger dans le trafic, ce n'est pas par inattention, mais bien parce qu'ils ne sont pas en mesure de le voir, de l'entendre, de le reconnaître.

Les yeux

Les yeux d'un enfant de 3 ans se trouvent à peu près à la hauteur d'un pneu. Un enfant de huit ans a probablement devant lui la grille de refroidissement de la voiture. Comment les enfants pourraient-ils avoir une vue d'ensemble de la situation?
Un cheval approche au galop. Au mouvement de ses pattes, les enfants savent à quelle vitesse il arrive. Et voici qu'une voiture approche. Les enfants ne voient pas de mouvement. Roule-t-elle ou pas? Ils voient seulement que la voiture est toujours plus grande. Il en va de même pour les adultes, bien entendu. Mais les adultes peuvent estimer la vitesse à laquelle le véhicule approche par expérience. Cette expérience manque aux enfants.
Chez les enfants, surtout lorsqu'ils sont en âge préscolaire, le champ visuel est beaucoup plus limité que celui des adultes. Ils ont de la peine à tenir compte de ce qui se joue à la périphérie de leur attention. Une voiture arrive de côté par exemple.

Les oreilles

Les oreilles des enfants sont construites, intérieurement, exactement comme celles des adultes. Mais leur tête étant plus petite, les oreilles sont plus proches l'une de l'autre. Cela a des conséquences: les bruits atteignent toujours d'abord l'oreille la plus proche, puis l'autre. La différence entre ces deux moments permet toujours aux gens de déterminer la provenance d'un bruit. Chez les enfants, la différence est très petite. Un enfant de six ans, par exemple, ne sait souvent pas si le bruit d'une voiture vient de gauche ou de droite, parce que l'onde sonore l'atteint pratiquement des deux côtés à la fois.

Le corps

Les petits enfants cherchent à prendre contact avec le monde extérieur au moyen de leur corps. Ils touchent tout, lèchent, goûtent, essaient tout. C'est ainsi qu'ils font leurs premières expériences. Ce n'est que plus tard qu'ils apprennent à associer les yeux et les oreilles à cette exploration. Et encore, ils se concentrent souvent sur des «détails». Ils essaient avant tout d'élargir leurs expériences. Leur attention n'est pas encore concentrée sur un usage déterminé. Et c'est ainsi qu'ils appréhendent le trafic. Ce que les adultes savent depuis longtemps suscite chez eux la curiosité. Ils ont envie d'explorer - une nouvelle marque de voiture, par exemple, ou une protection originale contre la pluie pour les cyclistes. Ce qui est secondaire est aussi important pour eux que ce qui est essentiel, parce qu'ils veulent et doivent en prendre connaissance.

L'imagination

Par ailleurs, les enfants en âge préscolaire sont souvent centrés sur eux-mêmes, ils vivent dans un monde imaginaire sans rapport avec la réalité, leur pensée magique les empêche de se mettre à la place des autres participants au trafic. Le comportement des enfants est déterminé par leurs émotions, ce qui diminue le contrôle des mouvements. Les enfants de cet âge apprennent vite et facilement, mais s'ils ne savent pas distinguer la gauche de la droite (c'est souvent le cas), ils ne peuvent pas appliquer les règles les plus élémentaires de la circulation pour traverser la rue par exemple. Les enfants très indépendants sont particulièrement exposés au danger lorsqu'ils expriment le désir «d'aller tout seuls dans la rue». Ils perdent souvent le sens du danger face à la circulation et font souvent preuve d'un courage mal placé. Mais il y a d'autres dangers: la peur instillée par les parents, par exemple, qui amène à de fausses réactions, ou une confiance illimitée dans les automobilistes, puisque les enfants sont superstitieux et sincèrement persuadés que les adultes ont toujours raison. Un enfant qui traverse dans un tel état d'esprit, en courant si ça se trouve, n'est pas à même de contrôler la situation. Parfois, les enfants sont la proie de conflits - avec eux-mêmes, les parents, les frères et soeurs. Dans de tels cas, leur environnement est encore plus irréel, et le danger d'autant plus grand.
Ce n'est qu'entre 6 et 9 ans que les enfants apprennent à se concentrer sur un problème donné, à choisir ce qui est essentiel dans une situation.
Et si les adultes eux-mêmes sont parfois dépassés, que dire des enfants dans le trafic tel qu'il se présente aujourd'hui…
Des analyses le démontrent. Les enfants victimes d'accidents sont normaux, vifs, dotés de peu de peurs et sans complexes d'infériorité. Des enfants qui ont tendance à se surestimer et à sous-estimer les dangers. Faut-il faire de nos enfants de petites souris peureuses, timides et mornes pour qu'ils survivent à notre trafic tel qu'il est?









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