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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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Aimer en gros et en détail

Quand je suis dans mon jardin, je sais ce que j'ai à faire. En automne, je brûle les feuilles après les avoir ratissées, je plante les oignons de tulipes et prépare le printemps. Bref, je me sens apte. Idem dans ma cuisine, autour du gaz et de l'évier où j'ai passé bien des années à fricoter et relaver, développant des automatismes fort utiles à la liberté intérieure et ne cessant cependant d'innover, inventant des sauces qui font partie de ma renommée!
Mais où tout se complique, c'est lorsqu'il faut quitter le terrain sûr et protégé de la cuisine et du jardin pour aller au devant de mes semblables. Ce que je croyais simple autrefois, ne l'est plus: la psychologue a passé par là et a semé le doute dans mon esprit.
Je croyais que la vie était essentiellement communautaire, faite de services donnés et rendus, sans arrière-pensée dominatrice. Maintenant on me dit qu'il n'est pas possible de recevoir sans se sentir menacé dans sa liberté et que celui qui donne doit contenir ses élans, maîtriser ses sentiments, faire taire ses intuitions profondes, ne plus obéir à son coeur…
J'admets sans peine que «l'expérience est comme un cure-dent dont personne n'a envie de se servir après vous». Mais entre étaler sa science et garder ses distances, n'y-a-t-il pas place pour un échange amical, un partage fraternel qui ensoleille le quotidien et allège les fardeaux?
Ne me dites pas le contraire: nous sommes tous des frustrés et le monde crève de manque d'amour.
La vieille dame qui s'appuie contre le mur en respirant avec peine, qui s'approche d'elle? Et le jeune homme pâle et mal rasé qui dormait sur un banc en plein milieu de la foule, qui l'a seulement regardé? Et toi qui dis ne ressentir aucun bien si je t'apporte l'écharpe oubliée au moment de partir, penses-tu vraiment que je cherche à t'asservir? Si je mets une plaque de chocolat sous ton oreiller quand je m'en vais, crois-tu que ce soit pour te lier?
Selon la sagesse à la mode, il faudrait se priver du coup de fil à Françoise, même s'il tombe à pic, ne plus courir après ce livre important qui pourrait être utile à Paul, ne pas sonner à l'improviste chez sa belle-fille qui faisait ce matin au marché une drôle de figure; bref, intervenir le plus rarement possible et laisser chacun dans son jus.
Comment renoncer à croire que la vie est imprévisible et qu'elle attend de nous que nous soyons toujours disponibles, que l'amour est réciprocité, accueil et don, et qu'il tient en réserve d'innombrables cadeaux pour nous réjouir, nous brûler aussi et nous faire prendre quelques risques. Et après?
Si nous négligeons la menue monnaie de l'amour, les «marques d'affection» comme on dit, l'Amour demeure un grand sentiment suspendu entre ciel et terre, détaché du quotidien et dont à la limite nous ne savons que faire.
La souffrance, la solitude, les mille chagrins d'une vie trop courte nous appellent au contraire à nous investir totalement dans les petits gestes significatifs, à aimer en gros et en détail. En cela seul j'ai confiance.

«Tout le monde est malheureux tout l'temps…»
Gilles Vignault

«Aimer jusqu'à la déchirure aimer même trop, même mal tenter sans force et sans armure d'atteindre l'inaccessible étoile telle est ma quête…»
Jacques Brel









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