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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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RETOURSituations conflictuelles Y a-t-il des familles qui réussissent à éviter les conflits? Est-ce normal que des tensions insupportables se développent entre gens qui éprouvent de l'affection les uns pour les autres? Quand un conflit se révèle inévitable, comment réagir? Ce sont des questions de cet ordre que le docteur Salem, psychiatre de la Clinique de Cery, a abordées en novembre dernier, répondant à l'invitation de la Communauté romande de l'Ecole des parents. Les nombreux participants à cette journée d'échanges ne sont bien sûr pas rentrés chez eux avec un échantillonnage de trucs infaillibles destinés à prévenir ou à résoudre les conflits familiaux. Mais l'exposé et l'expérience pratique du docteur Salem leur ont permis de les considérer peut-être sous un éclairage différent. Pour les lecteurs des Entretiens que cette question intéresse, voici quelques-uns des points que j'ai relevés. La vie ne s'écoule pas comme une rivière de plaine calme et silencieuse. Partout où la vie se manifeste, il faut compter avec des obstacles, des défilés, des barrages, des écluses, des chutes. Dès que deux ou plusieurs personnes vivent ensemble, il faut s'attendre de loin en loin à des périodes de frustrations, de tensions, d'explosions. Ce qui constitue un danger, ce n'est pas le conflit en lui-même. C'est plutôt la peur qu'il suscite, le refus d'en reconnaître l'existence, le courage qui manque pour le considérer en face. Ou encore le recours à une attitude dictatoriale pour imposer une solution unilatérale. Les conflits naissent souvent quand les individus qui composent la famille évoluent, franchissent une étape, obéissent à de nouveaux critères. Selon les caractères en présence, l'époque de la vie ou les événements qui surviennent on assiste à des confrontations différentes: des conflits d'intérêts, de pouvoir, de compétences (quand ce n'est pas les trois à la fois!). Un groupe n'est pas un bloc figé définitivement dans ses limites. Il est formé de personnes vivantes qui agissent constamment les unes sur les autres. Qu'un des membres change: il suscite obligatoirement des changements chez les autres. Et des changements, il s'en produit à tout instant dans la vie familiale la plus «normale»: à chaque âge de chacun des enfants; à l'heure des choix; au moment des mutations, des déménagements, des maladies ou des vacances. Rien n'est jamais fixé une fois pour toutes. A une période de stabilité relative succèdent à coup sûr des jours ou des semaines de crise pendant lesquelles on se sent mal dans sa peau. Les uns en souffrent peut-être plus que les autres, mais tous sont concernés. Alors, que faire? Inutile de se boucher les yeux et les oreilles. Les tensions causées par un conflit qui n'est pas reconnu font souvent plus de dégâts qu'une mise au jour claire et courageuse. Une famille saine doit évoluer. Même si c'est parfois douloureux, elle est amenée à considérer que l'intérêt du groupe n'est sauvegardé que dans la mesure où l'intérêt de chaque individu est respecté. Si un membre se sent lésé pour une raison ou pour l'autre, l'ensemble finit tôt ou tard par en être perturbé. Un équilibre satisfaisant ne sera rétabli que si l'on se donne la peine de prendre au sérieux celui qui a le sentiment d'être l'objet d'une injustice aiguë ou chronique. L'autre aussi est important. Il a le droit de s'exprimer, de sentir autrement, d'espérer autre chose. Le groupe ne lui retirera pas sa confiance sous prétexte que ses idées ou ses goûts ne coïncident pas avec ceux des autres. L'essentiel est de communiquer, même si ça fait mal sur le moment. Oser dire par exemple ce qui est devenu trop lourd à supporter. Faire l'effort d'écouter, même ce que l'on n'avait pas très envie d'entendre. Chercher en toute occasion ce qui a des chances d'atténuer les sentiments d'injustice. Ce n'est pas ça qui va résoudre miraculeusement n'importe quelles tensions. Il y faudra peut-être des jours et des semaines d'exercices persévérants. L'important, c'est de cesser de s'asphyxier en piétinant sur place et d'accepter de changer pour que le groupe familial puisse évoluer dans un climat de confiance. |
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