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Un enfant heureux est un enfant qui joue
L'enfant joue partout, et n'importe quand; il joue dehors ou chez lui; il joue seul ou avec d'autres enfants; il joue quand il a du temps ou quand il devrait faire autre chose: à l'école, dans sa tête, souvent, il joue
Il joue aussi, s'il en a la possibilité, dans sa famille avec ses parents et ses frères et soeurs.
C'est à ce jeu en famille et à son importance pour la communication intra-familiale que nous allons nous arrêter.
Comment le jeu peut-il faciliter la communication dans la famille, en particulier entre parents et enfants?
Il convient d'abord de comprendre ce qu'est le jeu. Sans entrer dans les détails, on peut dire que c'est une activité qui se définit par:
- le fait qu'elle est liée au plaisir de celui qui joue, et non à la recherche d'un résultat; c'est une activité gratuite, qui ne cherche pas à produire ou à obtenir autre chose que la satisfaction du joueur;
- l'attitude de celui qui joue; attitude de «duplicité»: le jeu est une fiction consciente, c'est-à-dire que lorsque je joue, je dois entrer dans un monde fictif et considérer comme importantes des choses dont je sais qu'elles sont sans conséquences. La petite fille qui joue à la poupée doit prendre au sérieux le fait que son bébé de plastique crie dans son berceau parce qu'il a faim (c'est à cette condition que le jeu est intéressant), mais elle reste consciente que c'est «pour semblant», faute de quoi, elle ne pourrait pas le nourrir d'un biberon vide et ce ne serait plus un jeu. De même, le joueur de scrabble doit à la fois tenir vraiment à placer son «x» sur une case qui triple ses points, et savoir qu'en réalité, cela n'a pas d'importance.
Irréalisme et lucidité, cette attitude est propre au jeu. En d'autres termes, le joueur s'investit dans son activité, mais il sait qu'elle est sans conséquences, sans enjeux.
Dès lors, on voit sans peine comment, dans le jeu, la communication pourra être authentique et libre. Le joueur peut être lui-même, communiquer sans retenue (à l'intérieur de la règle du jeu), puisqu'il n'y a pas d'enjeux. Jouer en famille, particulièrement entre parents et enfants, c'est partager un plaisir et avoir une occasion de communiquer sans entraves, complètement. Cela permet de maintenir, de développer, d'améliorer la communication et, partant, les relations.
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Jouer en famille
Jouer en famille ne va pas de soi. Pour que le jeu ait vraiment le caractère bénéfique que nous avons tenté de mettre en évidence, il faut que les partenaires JOUENT vraiment, c'est-à-dire que le plaisir et l'attitude ludique soient le fait des adultes comme des enfants. Plusieurs conditions sont nécessaires:
- que l'adulte ne considère pas le jeu comme une activité mineure, infantile, négligeable, mais qu'il sache ou sente toute la richesse qui s'y trouve;
- que l'adulte ne s'immisce pas dans les jeux propres aux enfants, qu'il n'essaie même pas de les partager s'il n'y est pas invité; le jeu commun aux parents comme aux enfants doit être une activité où adultes et enfants peuvent trouver de l'intérêt et du plaisir;
- que l'adulte soit disponible, libre de s'engager dans le jeu;
- que les lieux (dans la maison ou à l'extérieur) s'y prêtent;
- qu'on ait du temps (et ce ne sont pas toujours les adultes qui en manquent; l'école peut peser lourd sur les enfants et les adolescents) ;
- que des «objets pour jouer» (jouets, jeux de société, d'extérieur, matériel en tous genres, installations sportives, etc.) soient à disposition.
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