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Oh, cette télévision
Insidieusement, le petit écran a envahi les loisirs de nos enfants: réglementée dans leur petite enfance (émissions préscolaires dont la qualité créative est nettement meilleure sur la chaîne suisse-allemande), la télévision s'est peu à peu imposée, souvent sous la pression de petits copains d'école.
D'élément de détente, elle devint assez rapidement possibilité de fuite
Comment appliquer le précepte: «les devoirs et la musique d'abord» quand les émissions à leur intention sont dès le retour de l'école? et, si on cherche une solution non autoritaire, comment éviter le va-et-vient entre la table de travail et le petit écran? J'ai trouvé cette phase difficile à gérer - je devrais écrire plutôt à supporter - avec les devoirs, qui restent en souffrance pour «après le souper»
Les besoins télévisés n'ont plus été supportés par les grands-parents (car nous, nous n'avons pas d'appareil) et le poste est sorti au corridor: c'est installé sur les marches de l'escalier que les émissions sont suivies. Je pensais que le manque de confort diminuerait le temps de vision; mais, oh surprise, l'attention de chacun était captée et le taux d'écoute augmenté! Déménagée dans une chambre avec programme affiché, le problème n'était pas davantage résolu
La solution nous a été suggérée par le plus assidu de l'image mobile:
- Ce que je me réjouis des vacances à la montagne
- Ah oui, tu es impatient de pouvoir skier?
- Oui, et puis au chalet, il n'y a pas de télévision
Soupir de soulagement, je m'abstiens de tout commentaire.
A la fin des vacances, avant de redescendre en plaine, je reprends le sujet et suggère de trouver une solution: comment pourrait-on réglementer l'horaire, tout en respectant les goûts de chacun? En voici les conclusions:
- 1 heure par jour et par enfant, le solde de la semaine est annulé
dès le dimanche soir;
- chacun est responsable de lui-même et s'abstient de commentaires
sur la question du temps d'autrui.
Il y a trois mois que le système fonctionne. Pour les aînés, il n'y a pas de problèmes, leurs moments de liberté sont bien établis. Les deux cadets ont spontanément établi un carnet dans lequel ils inscrivent chaque jour le nombre de minutes regardées
J'ai surpris ce dialogue la semaine dernière:
- Tu sais, si tu en regardes trop cette semaine, tu dois le décompter double pour la prochaine; mais je te laisse pour que tu puisses faire ton addition toute seule
Le programme est à nouveau consulté, et je n'entends plus guère:
- Oh, tu sais, c'est débile ce dessin animé, mais je m'ennuyais
L'atmosphère s'est allégée, la fantaisie s'est rallumée, les jeux avec les camarades se réactivent, le chien est promené plus souvent, même les jeux de famille sont retrouvés!
La meilleure solution aura été celle qu'ils ont trouvée eux-mêmes; car elle fonctionne grâce à leur prise en charge et sans intervention d'autorité parentale
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