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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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Le grand vide

Est-il possible, honnêtement, de lancer la pierre aux jeunes qui parfois, pour fuir un vide intérieur, angoissant, s'éclatent à des drogues dont ils n'arrivent hélas plus à se défaire par la suite?
Le vide, ou plutôt la peur du vide, ça nous connaît bien, ça nous traque, dans cette société du Faire et du Paraître, où l'Etre compte si peu.
Ne vous est-il jamais arrivé de vous jeter à corps perdu dans une activité dérisoire et urgente, parfois de type punitif même, dans une frénésie ménagère, dans de factices obligations pour ne pas vous retrouver face à vous-même, face à cette béance intérieure, à ce vertige effrayant? A moins que vous ne préfériez engluer le tout avec des tranquillisants, tout à fait respectables puisque très officiellement dispensés par le médecin.
Il est une autre fuite possible pour mater l'angoisse, éviter les questions dures à se poser, celle qu'offre la consommation. On s'achète tout plein de trucs pour occuper l'esprit, tenir en échec les sentiments de frustration, on appuie sur le bouton de la télé à peine se retrouve-t-on face à soi, pour meubler l'appartement, pour remplir le vide. Certains préfèrent la musique et le bruit continus, grillent cigarette sur cigarette, boivent leur verre tranquillement, mais sûrement. Certains s'en prennent aux autres, les utilisant comme boucs émissaires, des souffre-douleur.
Quelle que soit la feinte utilisée, le vide menaçant ne se comble pas. Seul un travail intérieur, un face-à-face parfois difficile, douloureux, une remise en question profonde pourraient en venir à bout. Mais on fuit toujours et encore. Comment alors veut-on que les adolescents si peu sûrs d'eux-mêmes, puissent se regarder tranquillement, scruter cette peur du vide, habiter cet espace vertigineux, eux qui nous voient fuir à longueur d'années, esquiver, détourner les questions, éviter la réalité toute nue.
Quel sens donner à leur vie, si tout le monde se débine, si tous les repères sécurisants ont été déboulonnés, si aucune vérité, aucune certitude alternatives n'ont été proposées? On a peur aujourd'hui de parler de la vie, de la mort, de la douleur, de la séparation, du sens de l'existence. On a peur de l'irrationnel qu'on appelle pourtant de tous ses voeux. On n'ose plus croire, ça fait ringard. On n'ose plus que se boucher les yeux et souffrir quand même.









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