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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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Quand elle sème la zizanie!

Ça y est, ça recommence! Nous sommes en plein dedans, alors que nous avions naïvement espéré éviter cette nouvelle période de contestation. Non, il ne s'agit pas de notre adolescent, mais de notre petit bout de chou, notre petite poupée comme tout le monde l'appelle, qui vient de fêter ses trois ans. Et pourtant, après 2 autres enfants nous aurions dû nous y attendre, mieux nous y préparer, mais les années passent vite et on oublie. Cette fois-ci néanmoins elle exagère, cette poupée. Non seulement, elle refuse d'obéir, mais elle crise, hurle pour qu'on ait pitié d'elle et surtout elle nous affuble de tous les noms possibles, «grosse nana, patate pourrie» et j'en passe. Ces qualificatifs ne sont pas bien méchants, mais quand une enfant haute comme trois pommes vous tire la langue et vous interpelle par «espèce de vieille nouille», puis s'en va bouder dans sa chambre, on en reste un peu ébahi la première fois et on sourit intérieurement. Mais, quand ce cirque se répète, on en est irrité et on finit par exploser.
Comment réagir? Durement, en se fâchant ou au contraire en faisant la sourde oreille, ou en essayant d'expliquer qu'il existe une manière de s'adresser aux adultes et une autre pour les copains, ou en demandant le pourquoi de ces caprices, de ce langage? Nous avons «tout» essayé comme on dit, mais cela continue; c'est une période fatigante, car cette attitude, ces cris perçants perturbent l'entourage, agacent la famille, adultes et enfants qui, soit se rebiffent et se réfugient dans leur chambre, soit manifestent aussi leur mécontentement plus ou moins bruyamment.
Souvent, c'est à l'heure des repas que la petite soeur sème la zizanie, et sa place reste vide une fois sur deux, car elle ne vient manger qu'à la fin du repas après avoir exprimé, que dis-je hurlé, son dépit de ne pas trouver son plat préféré sur la table.
Or, c'est ainsi, nous dit-on, dans tous les livres que la personnalité s'affirme, que l'enfant découvre sa «puissance» et se forge une identité parmi les autres. L'enfant «doit» passer par cette période de rébellion (qui ne sera pas la dernière) pour assimiler les normes éducatives que lui assignent famille et société. Je repense à mes autres enfants et me souviens aussi de périodes difficiles, de caprices, de refus, d'incompréhension réciproque, mais je croyais ces manifestations liées à la jalousie envers le cadet. Or, Marie n'a pas de quoi être jalouse, au contraire, elle est choyée par ses aînées. Elle profite des activités de ses soeurs, elle va au jardin d'enfant, elle suit un cours de gymnastique, elle a sa chambre, ses amies, elle est très sociable et confiante, pas timide du tout et se débrouille bien mieux que les autres pour son âge pour assembler des
puzzles, jouer au domino, grimper aux arbres et s'habiller; quand elle le veut!
Pourtant elle redevient bébé, suçe son pouce, traîne sa patte partout, mouille ses culottes et fait semblant de pleurer pour attirer notre attention qui n'est jamais assez soutenue. C'est ce besoin entre autre de nous dire, de nous crier qu'elle aussi «existe» qui explique son comportement pour le moins déroutant.
Cette période que les psychologues qualifient d'heureuse, car nécessaire pour l'enfant est souvent pénible pour les parents. Cependant nous nous consolons, mon mari et moi en voyant nos filles aînées si raisonnables, bien dans leur peau, et osons espérer que la petite dernière deviendra comme elles après tout!









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