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«C'est difficile de parler du divorce»

J'avais dit que je répondrais à la question d'une lectrice «Comment parler de divorce avec nos enfants sans les angoisser?» J'avais dit que j'écrirais sur le divorce et j'ai mis plusieurs mois à le faire… Durant ce temps de gestation, deux phrases me trottaient répétitivement dans la tête: un titre de livre: «Réussir son divorce», et un titre de film: «Le divorcement c'est triste». Il y avait là quelque chose de difficile à lier, même s'il m'apparaissait comme nécessaire de le faire. C'était comme une mayonnaise qui refuse de monter. Tous les éléments sont là, on y met de l'énergie… et cela ne prend pas!
Il m'a finalement semblé que le problème résidait dans le fait que les points de vue des enfants et des adultes sont nécessairement différents au moment d'une séparation, et que la question qui me coinçait était: «Au nom de qui parler?»

Du point de vue de l'adulte

Etre l'adulte, qui dit à son enfant les choses que l'on dit habituellement: «On divorce, parce qu'on ne s'entend plus. Cela devient si difficile de s'accorder sans disputes que ce serait mieux de ne plus vivre ensemble. Les enfants ne sont pas responsables, ce n'est pas de leur faute, ils verront leur papa et leur maman dans de meilleures conditions, moins tendus, plus disponibles. Si les parents ne sont plus mariés, ils restent toujours les parents, ils aiment toujours leurs enfants…». On dit toutes ces choses, on a raison de les dire, mais, l'autre voix? celle de l'enfant, celle qu'on entend peu, parce qu'on la sollicite rarement…

Du point de vue de l'enfant

Alors, être enfant et dire: «Pourquoi n'arrivez-vous pas à vous réconcilier, à faire des compromis, des concessions? Pourquoi n'arrivez-vous pas à faire ce que vous m'avez demandé de faire chaque fois que je me disputais avec mon frère, ma soeur, un copain ? Qu'est-ce que ça veut dire ne plus s'aimer?» (C'est vrai : qu'est-ce que ça veut dire ? Ne plus désirer? Ne plus se posséder? Ne plus pouvoir rêver et projeter ensemble? Ne plus pouvoir ou ne plus vouloir?). Je citerai juste une petite fille de 10 ans qui demandait dans un cours d'information sexuelle: « Pourquoi ils veulent quelque chose de super-idéal ?S'aimer, c'est se prendre comme on est!»

Conclure?

Il est difficile de conclure puisque finalement l'article n'est pas vraiment écrit. Disons simplement pour répondre à cette lectrice que pour ne pas désécuriser les enfants, il vaut mieux être le plus vrai possible et répondre aux questions que les enfants posent eux et non pas à celles que nous nous posons nous-mêmes. Leur dire quelque chose de triste, parce que le divorce, eh bien, c'est triste. Attrister un enfant ne veut pas dire l'angoisser. Il nous faut assumer le chagrin que nous leur faisons. Leur dire qu'on a échoué là ou nous avions rêvé de réussir, que l'on n'a pas réussi à faire ce qu'effectivement on leur a demandé souvent de faire. Qu'on est des êtres humains comme les autres avec des limites, des défauts, des échecs. Que le couple idéal de parents qui s'adoreraient toute la vie, il n'existe pas.
Au fond, parler de divorce à nos enfants, c'est leur faire réaliser d'une manière accélérée un deuil qu'ils auraient de toute façon réalisé, mais plus lentement: le deuil des parents capables de nous protéger de tout mal et de toute souffrance, deuil qui mène à la conscience de la solitude, mais aussi à la liberté.
J'ai l'air un peu vieux jeu?, moralisante?, culpabilisante? Je ne sais pas. Pourtant, j'y crois au fait que l'on peut réussir son divorce, mais jamais sans souffrance ni tristesse. Je crois aussi que quand on a été capable de bien réussir son divorce, on aurait peut-être aussi été capable de réussir le couple, un couple, à notre manière… Alors, disons simplement qu'on peut essayer de réussir à être un «couple de parents» suffisamment vrais et crédibles, même si nous choisissons de ne plus vivre ensemble.









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