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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURCours de piano, de violon, de danse, … leçons perdues? Philippe vient d'arrêter ses leçons de violon. Il y a 3 ans qu'il se force, plus ou moins selon les périodes, à aller régulièrement au cours, n'en retirant aucune satisfaction véritable et rechignant à faire les exercices quotidiens, ce qui énerve également maman! Dans ces conditions, il valait mieux renoncer. Mais que penser de ces années? Perte de temps, gaspillage d'énergie et dépenses financières inutiles? Interrogation bien légitime à laquelle j'aimerais apporter le fruit de mon expérience personnelle, non pas en tant que maman dans la mesure où mes enfants sont encore trop petits, mais en tant qu'adulte ayant subi ces différentes influences au cours de mon enfance et de mon adolescence. Nul ne contestera, sans doute, l'apport à la culture générale que donnent des leçons de musique, de danse, de peinture (etc.) qui permettent d'étudier les bases d'un art sans pour autant le pratiquer pendant de longues années. Une connaissance plus approfondie permet non seulement une meilleure approche, entraînant elle-même un plaisir plus intense, mais encore une certaine familiarisation qui aide les parents face aux études éventuelles de leurs propres enfants. Par exemple, j'ai souvent rencontré des parents qui hésitaient à faire jouer d'un instrument à leurs enfants par peur de ne pouvoir les aider étant donné leur méconnaissance de la musique. Cependant, je pense que le bénéfice de tels cours peut aller encore plus loin. Les enfants ont généralement beaucoup plus d'intérêt à jouer, à se dépenser physiquement qu'à prolonger l'école par l'étude d'une discipline extra-scolaire. Pourtant, à un certain moment de son existence, l'adulte exprime souvent le besoin de se détendre, de se soustraire au stress de la vie actuelle, professionnelle ou non. Toutes les mères de famille savent combien l'éducation des enfants - des petits en particulier - est éprouvante, même si elle ne manque pas de charme, et l'envie de se «ressourcer» est manifeste. Il est alors fort agréable de se plonger dans un domaine qui n'est pas totalement inconnu. On ne part pas de rien - même si les années semblent avoir tout effacé - et les progrès se font beaucoup plus rapidement, ce qui provoque une grande satisfaction et une sérieuse stimulation pour retrouver les capacités perdues, voire même les dépasser. Je vous assure que je n'aurais jamais réussi à jouer des chorals de Bach (4 voix simultanément) sur un orgue électronique après une quinzaine d'années d'interruption totale dans l'exercice d'un instrument quelconque, si je n'avais dans ma jeunesse bénéficié de leçons de piano, qui ne semblaient du reste pas me convenir à l'époque, ne rêvant que d'une chose «aller jouer dehors» (!) et répétant inlassablement les mêmes fautes aux mêmes endroits!.. mes parents exaspérés décidèrent d'arrêter le massacre! Reste le cas des enfants passionnés par un art mais qui n'arrivent pas à mener la discipline choisie de front avec leurs études. L'Art demande une très grande disponibilité si l'on veut arriver à quelque chose, les places sont chères et la Société ne lui accorde encore que trop peu d'intérêt. Exceptés les milieux d'artistes, rares sont les parents comprenant l'importance d'une passion artistique et prêts à prendre des risques, à faire tous les sacrifices nécessaires à son développement. A cet égard, il faut souligner que l'instruction Publique Genevoise fait, depuis plusieurs années, des efforts notables en mettant à la disposition des élèves une section artistique destinée à favoriser la révélation de jeunes talents. Les enfants sont alors au bénéfice d'horaires réduits, aménagés spécialement pour eux, leur permettant l'entraînement nécessaire à une discipline artistique choisie. Il fallait le relever, car, à mon avis, c'est un progrès considérable. Quoiqu'il en soit, quelle joie de retrouver une passion refoulée pour n'avoir pu s'épanouir. Je peux en témoigner puisque j'ai vécu - et vis encore! - cette expérience dans le domaine de la danse. Là encore, je suis persuadée que je n'aurais pas repris la danse classique après 10 ans d'arrêt total si je n'avais pas, étant jeune, étudié cette discipline pendant plusieurs années et acquis de solides bases, car le ballet est un art qui, comme beaucoup d'autres, ne requiert pas seulement une beauté artistique mais aussi une très grande technique. En conclusion, ne regrettons pas les leçons artistiques que nous donnons à nos enfants, car, même abandonnées, elles peuvent refaire surface et contribuer à leur équilibre personnel, ce qui n'est, ma foi, déjà pas si mal! Ce qui ne veut pas dire qu'il faille pousser à tout prix un enfant à entreprendre quelque chose contre son gré sous prétexte qu'il en retirera un bénéfice plus tard! On réussirait certainement à l'en dégoûter à tout jamais. Tâchons, plutôt, de trouver l'occupation qui corresponde le mieux à son caractère et à son épanouissement. |
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