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Aux jeunes mamans

Dans un compartiment de chemin de fer où je montais, se trouvaient deux mamans, l'une avec deux garçons, l'autre avec une petite fille.

La première parole que j'entendis fut cet avertissement: «Attends un peu, tu vas être battue». Et cela se répéta bien vingt fois dans le premier quart d'heure. Que faisait donc l'enfant? Il glissait sur la banquette, essayait de se faufiler dessous, tendait la main vers un carton placé sur l'autre banc et ne s'inquiétait pas le moins du monde des menaces maternelles, qui ne furent d'ailleurs pas mises à exécution. Son oreille était habituée à la fameuse phrase, comme nous le sommes au bruit du chemin de fer; on n'y fait plus attention. La mère s'adressant à sa voisine se plaignit de la peine que lui donnait son enfant. «Il faudrait taper dessus tout le temps.» Elle prit la fillette sur ses genoux, la caressa, l'embrassa et lui dit: «Tu seras bien sage, n'est-ce pas? et tu auras un sou pour t'acheter des bonbons.» L'enfant répondit enchantée qu'elle serait sage; mais cette promesse émanait évidemment non pas de l'intention d'être sage, mais du désir d'avoir l'argent. C'est ainsi qu'on apprend l'hypocrisie. Cette fois par extraordinaire la maman tint parole. La petite se laissa glisser à terre et tapotta la banquette de bois avec la pièce de monnaie. J'étais heureuse de la voir enfin occupée! Pendant ce temps la mère raconta qu'elle ne pouvait laisser d'argent nul part, car l'enfant s'en emparait pour s'acheter des bonbons. Bientôt elle s'écria: «Attends un peu, tu seras battue; si la pièce tombe à travers les fentes on ne pourra plus la ravoir.» Naturellement cette intéressante expérience fut aussitôt tentée. L'autre dame ramassa la pièce et la mit dans la main de la mère; comme l'enfant essayait d'ouvrir cette main fermée la maman dit très sérieusement: «Je ne l'ai plus, elle est partie.» Plus tard lorsqu'elle s'apercevra que son enfant ment son épouvante sera grande, et il est certain que l'enfant mentira.

Je n'y tins plus. Sans rien dire j'assis la petite à sa place, mis sa mignonne toque sur ses genoux, puis avec son mouchoir je fis une petite poupée que je posai dans la toque. L'enfant m'observa d'abord avec curiosité; puis toute joyeuse, elle berça la poupée, la prit, l'embrassa, la battit, et pendant un quart d'heure, joua très gentiment. La maman s'extasia. «Oh qu'elle est sage maintenant!» Je lui répondis: «Votre petite était sage tout à l'heure aussi, mais un enfant ne peut pas encore se distraire comme les grandes personnes en causant, ni s'occuper à réfléchir; il a besoin d'agir, et votre fillette a tout simplement cherché à s'occuper. Un enfant est toujours sage, pourvu qu'il ait de l'occupation. - «Oui, oui, mais c'est pénible un enfant comme ça; quand on est à la maison, on aime mieux l'envoyer jouer dans la rue.»

Je pensai à part moi qu'au moins, dans la rue, l'enfant trouve de quoi occuper ses membres et ses sens.









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