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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Des pleurs et des hommes

Ils parlaient cinéma. Lui et elle - 20 ou 25 ans et l'après-midi devant eux - évoquaient les films qu'ils pourraient avoir envie de voir. Lui suggère «Les saisons du coeur. Elle ne connaît pas. Il poursuit: « De temps en temps, j'aime bien ce genre de film tendre, un peu mélo». Tiens, comme «Tendres passions». Elle ne connaît pas non plus. Il précise avec un petit sourire en coin :« Mais oui, ce film qui a fait pleurer toutes les filles», et enchaîne: «Moi, j'aime bien avoir le coeur fendu par une belle histoire d'amour»…
Qu'à cela ne tienne: il en a sûrement eu les larmes aux yeux, mais la spécificité du film réside dans le fait qu'il a fait pleurer «toutes les filles». Pas les garçons, bien sûr. Du moins pas officiellement. Parce qu'il faut bien se rendre à l'évidence: aujourd'hui comme hier, en 1985 comme avant que le féminisme ne marque quelques points incontestables, ce sont toujours et encore les filles qui pleurent. Les larmes restent l'apanage du sexe féminin. Je connais un seul homme qui ose clamer haut et fort qu'il pleure au cinéma, et qu'il n'en a pas honte et qu'il n'y a rien de plus normal. Mais il est l'un des rares de son espèce, voire le seul.
Les pleurs - au cinéma comme ailleurs - sont perçus comme la manifestation négative d'une sensibilité excessive … et exclusivement féminine.
Certes, on pourrait les excuser, les hommes. Reflets de l'éducation reçue, des images véhiculées et des étiquettes collées toujours dans le même sens. Un exemple: Il se trouve encore des gens assez stupides pour lancer au petit garçon dont les yeux s'embuent de larmes: « Mais tu ne vas pas pleurer. Ce sont les filles qui pleurent, voyons, pas les garçons.» Et de qui, souvent émane ce genre de réflexion? Pas forcément de bouches masculines. Au contraire. De l'esprit bien-pensant de dames comme il faut. On peut comprendre alors que, frottés à ce refrain populaire et bête, les hommes ressentent par la suite une irritation extrême face aux pleurs féminins. Ils font peut-être resurgir la honte vécue dans leur enfance, lorsque leurs pleurs, naturels et instinctifs, se voyaient irrémédiablement brimés et refoulés par ces remarques vexantes. De ce moment-là, qui sait, résultent leur incapacité de pleurer, et l'immense malaise que suscitent en eux des larmes coulant sur des joues féminines.









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ROUSSEAU 13: pour allumer les lumières - 300 de Rousseau  ROUSSEAU 13: les IMPOSTURES - 300 de Rousseau - portraits déviés PHOTOGRAPHIE:Nicolas Faure - photographe d'une Suisse moderne - Le visage est une fiction - photographie de l'image brute - Laurent Sandoz - comédien et acteur professionnel - Genève