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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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Premiers jours dans une nouvelle école

Le premier jour dans une nouvelle école est un supplice que seuls ceux qui l'ont expérimenté peuvent comprendre. Que ceux qui ont suivi leurs classes avec les mêmes camarades, dans une même langue et dans un même lieu, fassent silence. Ils ne connaissent rien aux affres des Nouveaux, des Transfuges, des Hybrides, des Différents. Le premier jour tout le monde, sauf la Nouvelle, sait ce qu'il faut faire: où mettre son manteau, où ranger ses souliers. Tout le monde bavarde, se retrouve, raconte les vacances, se bouscule avec entrain.
Grande, drôlement attifée comme je l'étais, je ne passais pas inaperçue. Pourtant, à part quelques regards amusés, personne ne m'adressa la parole. Les élèves avaient toutes apporté des pantoufles dans un petit sac à leur nom. Je n'en avais pas, évidemment. Et elles enfilaient un fourreau bleu que je ne possédais pas non plus. Plus honteuse que si j'avais été toute nue, je suivis le mouvement qui nous entraînait jusqu'à la salle où Mademoiselle la directrice trônait.
J'avais vraiment tout à apprendre. J'étais une piètre élève en tout. Une faute d'orthographe par mot dans la première dictée. Faible en histoire comme en géographie. Et complètement nulle en arithmétique. Nulle au point d'être un objet de constante stupéfaction pour la bonne grosse dame qui nous l'enseignait.
«Elisabeth! Ce n'est pas possible! Là où il fallait multiplier vous avez divisé, avec un résultat faux de toute façon. Dans la copie de l'énoncé même, vous vous êtes trompée trois fois dans les chiffres. Vous resterez après la classe, je veux reprendre tout avec vous».
Pauvre femme, quand elle avait tout repris avec moi, trois ou quatre fois, je n'osais plus dire: «Je ne comprends toujours pas». Je disais, avec toute la conviction que je pouvais mettre dans ce mensonge pour qu'il passe: «Ah oui! cette fois j'y suis!» Je n'y étais absolument pas. Devant les chiffres, une sorte de brouillard épais envahissait mon cerveau et paralysait tout entendement.
J'écrivais à mon frère, alors en Angleterre et passionné de musique. Je lui copiai les énoncés des problèmes à faire et je le suppliai de les résoudre par retour du courrier. D'un mardi à l'autre, on avait juste le temps. La réponse de mon frère arriva ainsi conçue:
«Chère petite soeur,
Qu'est-ce que tu penses du passage de la clarinette dans le Mood Indigo de Duke Ellington? Le jour où j'en serai là… Je t'ai fait tes problèmes. Ne gribouille pas trop les énoncés parce que, malgré tout, j'ai besoin de comprendre de quoi il s'agit. Je me demande si tu vois le rapport qu'il y a entre l'énoncé d'un problème et le déroulement des opérations, sans parler de la réponse à donner. Comment tu vas te débrouiller dans la vie, mystère. Tâche au moins de finir l'école, on ne sait jamais, ça pourrait te servir quand-même».









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