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Une histoire de compromis…

A Noël dernier, la télévision a diffusé la désormais traditionnelle émission de Frédéric Dard «La Nuit étoilée», nous permettant de revoir un grand nombre de vedettes. Je me rappelle avoir été frappée par «une histoire de compromis» (!) racontée par Peter Ustinov. Son récit demanderait évidemment tout le talent, l'humour et les mimiques du narrateur qui, pince-sans-rire, met en évidence des vérités cinglantes sans avoir l'air d'y toucher. Néanmoins, voici l'essentiel de l'histoire.
Deux amis chefs d'orchestre se rencontrèrent un jour pour discuter de l'interprétation à donner d'une partition du grand maître Jean-Sébastien Bach. L'un y voyait un mouvement plutôt «vivace», tandis que l'autre la sentait d'une façon beaucoup plus modérée. Après six mois d'étude acharnée pour une composition de bien quelque deux pages (comme dit Ustinov!), les chefs d'orchestre restèrent chacun sur leur position mais avec ceci en plus: ils ne se parlaient plus et devinrent des ennemis. Quant à moi - dit Peter Ustinov - toujours à la recherche d'un compromis, je suggérai de jouer le morceau dans un tempo intermédiaire. Eh bien, devinez ce qui arriva… Je ne parvins à garder l'amitié ni de l'un ni de l'autre!
Quel beau sujet de dissertation, ne trouvez-vous pas? Histoire admirable à mon avis qui s'applique à tant de domaines, sinon à tous! En politique, les exemples ne manquent pas, mais que penser des relations humaines quotidiennes, de l'amitié. J'ai souvent remarqué que les gens attendaient que vous preniez parti pour eux, pour leurs opinions et qu'une réflexion silencieuse de votre part engendrait inévitablement un malentendu. L'amitié requiert certainement une grande complicité mais faut-il pour autant être forcément d'un bord ou de l'autre? Pourquoi cette complicité ne pourait-elle pas se concrétiser dans une démarche intellectuelle qui consiste, tout simplement, à essayer de comprendre «ensemble». Opération demandant un certain effort et entraînement mais oh combien plus enrichissante et intéressante!
On se plaint du manque de tolérance mais il faudrait plutôt se frapper du peu d'intérêt de chacun à comprendre son voisin. Comment peut-on se dire l'ami d'une personne alcoolique sans comprendre pourquoi elle boit et sans se préoccuper des possibilités qu'elle aurait pour se guérir? Et pourtant, si l'on cherche à démonter les rouages de l'esprit humain, si l'on se remet constamment en question, la tolérance n'est plus qu'un corollaire, quelque chose qui coule de source et non plus le fruit d'une sorte de générosité!
Essayer de comprendre - ce qui est déjà tout un programme! - amène inévitablement toute une gamme de nuances, de compromis, le doute s'installe et, avec lui, l'insécurité. On confond comprendre et pardonner. Tout est bouleversé, c'est la catastrophe et on reprend bien vite tous ses principes si bien rangés, si sécurisants! Tout devient gris et non plus noir et blanc, on s'aperçoit qu'il n'existe pas UNE vérité, mais des vérités, différents besoins selon les individus et, par conséquent, diverses ambitions, manières de vivre.
Malheureusement, comme le raconte Ustinov dans son histoire, je pense que le jeu passionnant de la compréhension de l'homme n'attire pas grand monde et n'engendre «ni l'amitié de l'un ni l'amitié de l'autre»: …mais diable, de quel côté êtes-vous donc!
Cependant, si nous admettions que La Vérité n'existe pas, nous aurions peut-être moins besoin de nous rassurer nous-mêmes sur le bien-fondé du chemin pris en détruisant celui des autres! N'est-ce pas là le commencement d'une véritable entente entre les êtres et par conséquent entre les peuples? Et ne pourrions-nous pas nous appliquer à montrer ces différents chemins à nos enfants dès leur plus tendre jeunesse?









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