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Leçons de musique et Cie
Pendant les derniers jours de vacances d'été, nous avions l'habitude de discuter avec nos enfants de trois sujets: l'heure du coucher, le montant de l'argent de poche et
les leçons de musique.
Les deux premiers points ne feront pas l'objet de cet article, quant au troisième, il m'a semblé intéressant de le reprendre. Nos enfants confirmaient l'envie de continuer leur instrument, d'en commencer éventuellement un autre, d'assumer la régularité requise. Ce procédé a l'avantage d'être un stimulant pour les cadets par une démarche en groupe et des décisions ou choix individuels.
L'application en cours d'année nous a suggéré des solutions à la carte et c'est un peu une rétrospective à laquelle je vais me livrer.
Jacques a commencé du pipeau à six ans, alliant une initiation musicale avec le bricolage d'un instrument qui se construit. Il a passé au hautbois avec plaisir, jouant de cet instrument par la suite pendant trois ou quatre ans.
Anne, de deux ans sa cadette, a commencé en même temps un cours de peinture. Ravie d'avoir elle aussi une activité qui lui était propre, son entrain s'est tassé au fil des semaines: elle était heureuse de peindre, mais la séparation pour y aller était difficile. Ensemble nous avons trouvé un truc: «notre secret». Avant d'aller à son cours, nous partagions une «petite surprise», une pâtisserie chaque fois différente
plus tard, elle a fait de la flûte et du violon; comme l'aîné, elle y a acquis un goût pour la musique classique et tous deux sont des auditeurs quotidiens.
Laurent a suivi la filière pipeau d'abord puis clarinette; mais il s'est avéré très rapidement que ce deuxième instrument lui demandait une discipline pour laquelle il n'était pas motivé. Mi-octobre, nous avons senti que le jeu n'en valait pas la chandelle et le professeur a eu la gentillesse d'accepter qu'il arrête.
La cadette avait des envies de trompette et de clavecin et c'est avec le piano qu'elle a commencé. Dès la deuxième année, elle devint irrégulière et l'exercice quotidien s'était transformé en vingt minutes le dimanche et juste avant la leçon! Que faire? Natacha avait onze ans et j'ai choisi de parler ouvertement avec elle des trois éventualités:
1. continuer en l'exigeant; deux alternatives d'avenir: elle me reprocherait d'être responsable du fait qu'elle déteste la musique ou au contraire, elle me remercierait de l'avoir aidée à dépasser le cap d'un découragement passager et d'avoir du plaisir à jouer,
2. lâcher en cours d'année avec l'impression d'échec;
3. terminer l'année aussi bien que possible.
C'est cette dernière solution qu'elle a choisie sans passer cependant l'examen de fin d'année (concession accordée). Elle joue maintenant de la guitare avec plaisir et avec une certaine continuité
De ces expériences diverses j'ai retiré qu'il n'y a pas de solutions uniques et que la nature de chaque enfant vous dicte l'attitude à trouver face à des lassitudes inévitables dans l'apprentissage d'un instrument. Qu'il faut accepter qu'un enfant ne trouve pas forcément du premier coup l'instrument de musique qui lui convient. Par ailleurs, il me semble indispensable que nos enfants n'aient pas trop d'activités programmées, j'ai souvent observé qu'ils avaient besoin d'espace dans le temps pour que leur fantaisie, leur imagination puissent leur permettre une évasion réparatrice.
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