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Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
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La violence

Le Comité de rédaction a pris connaissance avec un grand intérêt du numéro 6 (octobre 1985) du «Mouvement de la jeunesse suisse romande». Cette brochure, consacrée essentiellement à la violence, présente quelques pages d'un ouvrage paru en 1981 (Ed. : Chronique sociale, Lyon): 11-15 ans - La puberté, les enjeux d'une révolution, par A. Donval, Thibault et Gattegno.

Violences

La violence est aussi une manière de vouloir se faire sa place dans la vie et dans la société. A partir de treize ans on remarque une augmentation sensible des signes de violence, indice clair des difficultés éprouvées pour être et pour prendre place dans la vie sociale.
Il y a les violences manifestes: coups de gueule dans la maison, vols d'argent dans les tiroirs, chapardage dans les grands magasins, actes de vandalisme, ruptures familiales par la fugue, passages à la délinquance…
Il y a les violences latentes: mutisme intégral, une manière de traîner sa vie, refus de travailler à l'école, auto-destruction de soi, fabrication outrancière d'un personnage…
Parents, éducateurs, enseignants se trouvent particulièrement troublés par ces violences, désemparés devant elles. Il arrive qu'ils soient tentés de répondre à la violence par la violence. Cercle sans fin, cercle infernal. Pourtant, ces violences - qu'elles soient claires ou cachées - sont un langage à multiples significations: violences pour exister, violences pour protester, violences pour échanger.

Violents pour exister…

Lorsque les parents reçoivent des amis et qu'ils échangent joyeusement ensemble, il arrive fréquemment que leurs enfants de 3 à 5 ans soient, comme on dit, «intenables». Ainsi en est-il des violences des 11-15 ans. Ayant peur de passer inaperçus au moment où se construit une nouvelle image floue et fragile d'eux-mêmes, ils font du bruit pour dire qu'ils sont là et qu'ils existent. Ayant peur d'être infériorisés et d'être prisonniers du pouvoir adulte, ils manifestent à l'extrême leur désir de toute-puissance. Ayant peur d'être dévorés par leurs propres conflits internes, ils les transportent à l'extérieur, comme on se soulage d'une trop grande envie. Ce n'est pas d'abord au niveau de l'avoir qu'il faut comprendre la violence, mais au niveau de l'être, surtout à cette période de la vie où le jeune sent monter dans son corps une immense envie d'exister et d'être reconnu. C'est pourquoi sa violence se manifeste dans les deux situations extrêmes: situation de non-amour (la violence est une recherche éperdue de cet amour), situation d'étouffement par un faux amour (la violence est une tentative de libération).

Violents pour protester

On demandait un jour à un garçon de quinze ans qui ne parlait qu'avec mépris des filles de son âge pourquoi il se comportait de la sorte. Sa réponse fut immédiate: «Parce qu'à la maison c'est moi qui suis bon à rien». Puis, précisant sa pensée, il ajouta: «mon père maltraite ma mère et, à l'usine, c'est lui qui est bon à rien pour son chef». Une cascade de violence contre laquelle ce garçon proteste à sa manière en la reproduisant.
Une fille de quatorze ans ne parle pas chez elle. Depuis quelques mois c'est le mutisme. Elle vole de l'argent chaque fois qu'elle le peut à ses parents. Un jour, elle a l'occasion de s'expliquer avec un adulte qui n'est pas de sa famille: «je suis comme ça parce que chez moi on ne dit que des banalités». Un silence de protestation.
Une bande de copains commet des vols dans un grand magasin. Ils sont conduits à s'en expliquer: «on ne vole pas, nous… On prend ce qui est là et qui ne sert à rien… Nous, on les fait servir: on se partage et ensemble on fait des fêtes avec des copains». Une protestation contre un monde d'objets inutiles, d'objets sans signification à leurs yeux.
Relire le sens de ces violences, c'est y trouver leur soif d'exister, une protestation sociale et, surtout, des désirs d'échanger.

(à suivre)









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