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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Enfantement… Enchantements (Chez les Gitans)

A notre époque nous nous penchons enfin sur l'importance de la vie «in utéro», mais depuis longtemps déjà, certaines sociétés avaient réalisé que, dès la conception de l'enfant, il pouvait y avoir «échanges» entre le monde extérieur et «le nid utérin». Dès lors, quoi d'exceptionnel que de parler, chanter à ce petit être en préparation.
ll est certainement plus facile pour la mère de communiquer avec ce bébé qui s'épanouit doucement en elle. Le père aussi doit, dès les premiers mois prendre le temps de sentir, de parler avec ce «ventre mouvant» et peut-être sera-t-il ainsi plus concerné par cette grossesse qu'il ne vit qu'au travers de la femme.


«Parle-moi de fleurs, parle-moi des oiseaux», dit la Romie à son Rom dès qu'elle attend un enfant.
Pendant toute la grossesse, le Gitan va parler à son petit dans le ventre de sa compagne, et chanter, et jouer du violon, et faire de la musique. Aussi, dès sa venue au monde, l'enfant reconnaît la musique, reconnaît la voix de son père qui le calme et l'endort.
C'est donc avant sa naissance que ce futur homme entre en contact avec le monde extérieur et commence ainsi à construire cette plénitude qui fera sa puissance, au travers de la voix de son père qui représente la force.
La mère: c'est l'amour.
Le père: c'est la force dans l'amour
Le père, s'étant penché sur «l'oeil» de la mère (le nombril) parle au bébé qui, dès cinq mois répond et bouge dans le ventre de sa mère. Il lui dit la chanson de la loi:
«Je t'ai fait fort, petit loup
Avec mon sang
Avec ma peau
Et si tu es Louve
Je t'ai fait tendre et forte
Déjà là où tu es
Tu es ma mère
Fille des hommes, sans qui nous ne serions pas
Viens dans ma roulotte
Eclate à la lumière, je protégerai tes yeux
Eclate au vent, je protégerai ta peau
Eclate à l'eau, elle et moi purifierons ton corps
Car tu seras fille ou fils de la pluie et du vent et frère ou soeur du soleil.»

Et dès qu'il est né, dès que l'enfant sera «tombé» du corps de la Romie, le Gitan emploiera les mêmes mots. Le cordon à peine coupé, le père et la mère parleront tous deux à ce petit loup qui vient de naître, et de toute son enfance, il sera baigné dans le son, dans la mélodie de la voix de ses parents.
«Une heure après leur naissance, ma voix apaisait leurs pleurs, ils me reconnaissaient. Pour eux, je n'étais pas l'inconnu; cette voix qui chuchotait au ventre de leur mère, faisait partie de leur univers, de leur force, de leur propre souffle, de leur fonction d'exister.»
Non seulement, le père parle et chante, mais il écoute aussi, l'oreille collée sur la peau tendue du ventre de sa Romie, il entend le sang qui passe et le bébé qui bouge. Cela s'appelle la musique des rois, la musique des dieux.
Ils savent aussi depuis toujours que cette musique, les nourrissons s'en souviennent, et lorsque dans la roulotte des enfants, quelques bébés pleurent, ceux qui les gardent tapent du doigt au rythme d'un coeur sur les marches ou sur la cloison. Pour que cela ressemble plus à ce qui a été entendu dans le ventre de leur mère, ils étouffent le bruit avec un chapeau, les bébés se taisent et s'endorment.
Ayant ainsi pris contact avec le monde au travers de la voix de son père et de sa mère, le petit des Gitans posé sur le lit dans un berceau d'osier à peine plus grand que lui, va regarder aussi. Il va voir sa mère et elle aussi va le regarder puis elle va le toucher, le porter; il va donc pouvoir non seulement la voir mais la sentir, la goûter, la toucher. Le père lui, à cet âge-là n'intervient que par la voix.
Et, un jour ses petites mains s'agrippent au bord du berceau et, encouragé par les paroles de sa mère il arrivera à s'asseoir. Bientôt, viendra le moment décisif de son existence, il parviendra à sortir pour toujours de son berceau, «du puits», sans l'aide manuelle de quiconque; car la loi dit:
«Laisse venir ton fils vers toi
Ne lui impose pas ta présence par le geste
Mais que ta voix
Fasse en sorte d'être le support de sa volonté
Lorsqu'il aura jeté son premier cri de la vie
Il te faudra penser qu'il ne t'appartient pas
Mais qu'il s'appartient.»
Vers neuf mois, alors qu'il explore le lit, ce territoire qui est sien, il va brutalement quitter ce havre de bonheur. En effet, il arrivera toujours que, passant par-dessus le corps de son père, une fois, il glissera et tombera du lit, il faut qu'il en soit ainsi pour qu'il connaisse l'espace, la profondeur, qu'il prenne conscience du risque, se sensibilise au danger et apprenne à vaincre sa peur et ses pleurs.
Au sol, perdu, hurlant, isolé pour la première fois, il ne recevra à cette occasion aucune aide, autre que la voix encourageante de son père et de sa mère qui du haut du lit, l'appellent, lui sourient, mais ne tendent aucune main secourable, ne manifestent aucun geste. Il faut qu'il trouve son chemin, qu'il s'arrête de pleurer, qu'il explore et ce n'est que lorsque ses parents pensent que le petit Rom a retrouvé son calme, a appris à franchir l'obstacle, qu'il sera repris, remis dans «la rivière» au chaud et en sécurité. Il aura découvert la force en lui-même et appris à franchir l'obstacle.


La rédaction vous informe qu'un cours «Chant et Berceuses pour futurs parents, parents et grands-parents…» est organisé au Centre de préparation à la naissance, 3, rue du Stand à Genève (tél. 29 30 29). Ce cours, animé par Claire-Lise Coste a lieu tous les quinze jours le mercredi à 18 heures 45. Ce moment de chant s'adresse à chacun et à chacune, même sans aucune expérience musicale, et il vous invite à redécouvrir le plaisir de chanter, de sentir sa voix dans tout son corps, et à transmettre ses vibrations à son enfant. Il vous permettra aussi de retrouver quelques berceuses traditionnelles et à travers elles de sentir et comprendre mieux cette relation profonde qui unit toutes les mères et tous les pères du monde à leur enfant.









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