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Parole d'enfant versus Parole d'adulte
Ces derniers temps, j'ai été frappée par diverses anecdotes que les enfants racontent à table.
- «J'étais dans un grand magasin et regardais des jouets, je comparais les uns aux autres et j'avais toujours une vendeuse qui voulait que j'achète; elle me surveillait, est-ce qu'elle croyait que j'étais un voleur? Je voulais seulement voir
»
- «Oh, maman, tu sais je ne trouve plus mon ticket pour retirer les photos, peux-tu me chercher mon film? moi, on me remballera, c'est pas la peine d'essayer, tandis que toi, la vendeuse te croira
»
Je ressens cette attidude comme un manque de respect envers l'enfant. Pourquoi aurions-nous, adultes, droit de regard sur des objets et pas l'enfant? Pourquoi remballerait-on le petit qui n'a pas le talon de son film alors que pour sa mère, la vendeuse est prête à faire des recherches? Y a-t-il des statistiques montrant que les adultes voleraient moins que leur progéniture? A lire les journaux, je croirais plutôt le contraire
L'agressivité née de la suspicion, je la crois perverse. La révolte de tant d'adolescents ne trouve-t-elle pas là sa source?
Dans l'éducation, on apprend aux enfants à ne pas interrompre un adulte
pratiquons-nous la réciproque? La valeur de la parole croît-elle avec la taille, et celle d'un adulte vaut-elle vraiment plus que celle d'un enfant? C'est vrai, je me surprends à dire quelquefois: «tu vas encore laisser tomber ce plat» plutôt que «attention c'est fragile»
Le «faire confiance» en mesurant les risques, aussi bien au niveau de la société - ici les vendeuses des deux exemples - que de la famille me semble essentiel. Le prix de la confiance a plus de poids que celui de l'objet.
Je crois que c'est en gardant constamment à l'esprit le développement de l'être, de son devenir, qu'on permet au respect de l'avoir de grandir.
En faisant confiance à l'enfant, mon enfant comme à tous les autres, je travaille à l'édification du monde de demain.
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