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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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Et ton nom ?

Le téléphone sonne : « Bonjour Madame, c’est Particia. Pourrais-je parler à Davis, s’il vous plaît ? »
A mon appel David déboule les deux étages dans un vacarme assourdissant et se précipite sur l’appareil. « Allô ? Ah ! salut !… » Je me retire discrètement.
« C’était qui ? » demandé-je plus tard, mi-frustrée, mi-agacée par le fait que laite Patricia n’avanit pas pris la peine de mentionner son mon de famille. « C’était Patricia. » « Patricia qui ? » « Ben j’an sais rien, c’est Patricia ! » « Comment, tu n’en sais rien ? » « Mais non, je te dis, c’est Patricia ! »
Agacé à son tour, le voilà qui se ferme comme une une huître. Inutile d’insister, je n’en saurais pas davantage sur la jolie minette dont l’énoncé du seul prénom suffit à mon fils, mais pas à ma curiosité. Et c’est tant pis pour moi si je me cramponne à la traditionnelle politesse qui veut qu’on se présente en déclarant clairement son prénom et son nom.
Je doit bien admettre que j’ai de la peine à me faire à la manière dont certains jeunes déclinenet leur identité. J’aime leur simplicité (si c’est de cela qu’il s’agit), je ne suis pas contre la mode (si c’est ce qu’ils suivent), puisque la mode c’est passager, mais je voudrais comprendre (pour mieux les accepter) les raisons profondes qui poussent bon nombre de gars et de filles de l’âge des miens à ne porter que leur prénom.
Ce que je comprends déjà, c’est que pour eux le prénom c’est la personne elle-même. Le nom de famille est accessoire et ne devient véritablement utile que là où il est véritablement exigé : à l’achat d’un abonnement personnel, à l’inscription à la bibliothèque, à l’acquisition du permis et des plaques de vélomoteurs, bien que… ne pas avoir de nom de famille lorsqu’on se fait arrêter au volant de ce même boguet maquillé, voilà qui rendrait plutôt service : un prénom tout seul permet-il de dresser une contravention ? Pour le reste, il est amplement suffisant. Patricia, c’est Patricia, et quand elle s’annonce, c’est toute sa personne qu’elle offre à l’amitié, c’est ce qu’elle est, ses goûts, ses couleurs, sa personnalité, ce qu’elle veut bien partager et ce qu’elle tient à garder pour elle. Qui sont ses parents , que fait son père, où travaille sa mère, de quel milieu sort-elle, mais qu’est-ce que cela peut bien vous faire ? Elle, c’est elle, et elle ne représente pas ses parents. Sans nom de famille vous la situez mal ? Eh bien ! Mêlez-vous de ce qui vous regarde et acceptez-la telle quelle. Quand vous lui aurez montrer que vous l’accueillez sans conditions (c’est-à-dire sans poser de questions), elle vous en dira plus, peut-être.
Peut-être, mais ce n’est pas sûr. Car énoncé le nom de sa famille, c’est un peu se définir sur le plan social. C’est reconnaître une appartenance qu’on a pas choisie et dont il est souvent nécessaire de se défaire momentanément lorsqu’un individu commence à s’affirmer et à opérer des choix qui lui sont propres. Dire de qui on est le fils ou la fille, c’est le risque de voir naître chez l’autre l’attente d’un certain comportement, d’un certain style de vie conforme à celui des parents. C’est aussi le risque d’offrir à l’autre un terrain sur lequel il pourrait prendre pied sans y être invité. Et c’est tout cela qu’il s’agit d’éviter, tant que l’équilibre est encore fragile et tant que l’angoissant « qui suis-je ? » n’a pas trouvé de véritable réponse.









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