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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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DE LEUR CÔTÉ. L'enfance. Disputes
Une façon de dire: «Tu existes pour moi!»
- Crétin!
- Pédé!
Nous avons deux grands garçons qui se querellent constamment, avec la langue: moqueries, injures, avec les poings aussi, bien souvent. Leur père, qui ne supporte pas les cris, réagit avec violence, menace; la mère que je suis, l'estomac noué, essaye d'apaiser tout le monde; paix illusoire. Un silence lourd s'établit dans une atmosphère chargée d'électricité!
A l'évidence, nos fils se détestent…
Mais pourquoi cette agressivité entre eux?…
Ils sont surpris de ma question. Que vais-je chercher-là? Vraiment j'exagère, ils ne font que plaisanter!
Je me promets alors de ne plus intervenir et me contente d'observer, pas trop rassurée, la suite des événements. Je n'attends pas longtemps: une première flèche verbale déclenche le pugilat. Les adversaires sont de force égale: l'un plus musclé, le second plus souple. L'empoignade est brutale. Il y aura des dents cassées, du sang sur le tapis, ou, pour le moins des vêtements déchirés!
Erreur! Des rires se mêlent aux cris et mon évidente neutralité semble freiner leur violence. La tension tombe bientôt mystérieusement et les bélligérants se séparent sur une ultime injure, un peu essoufflés, comme après un exercice de gymnastique, ayant avalé une grande bouffée d'oxygène, et semblent tous les deux satisfaits de leur prestation.
Je comprends que c'est un jeu qui leur permet de décharger leur nervosité, de mesurer leurs forces physiques, de se situer l'un par rapport à l'autre, de se toucher de près: «J'existe et tu existes pour moi!» C'est une façon de lui dire: «Je t'aime bien!»
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