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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURDE LEUR CÔTÉ. L'enfance. Devant la mort Pas de sujet tabou - Dis, grand-père, bientôt tu seras tout mort? - Oui, bientôt. Personne ne sait exactement quand. Plusieurs de mes copains ont déjà passé dans l'autre monde. Mon tour viendra. Je ne suis pas pressé. En attendant, je profite tant que je peux de la compagnie de ceux que j'aime. - Toi, tu es vieux, c'est normal. Mais moi… Et mes parents? Ce n'est pas la première fois que Sébastien et son grand-père se livrent à ce genre de considérations. Chez eux, la mort n'est pas un sujet tabou. On en parle sans embarras, comme on évoque les naissances, les opérations, les déménagements, les mariages, les accidents. Au cours d'un repas, une invitée assiste à ce genre de dialogue. Elle risque de s'étouffer. Comment cet enfant ose-t-il parler librement d'une question aussi délicate? Quel sans-gêne! Quel manque de coeur! Non, Sébastien ne manque pas de coeur. Il aime beaucoup son grand-père. C'est un homme sage et courageux qui s'entraîne depuis longtemps à voir la vie en face. La vie, et la mort. C'est souvent lui qui aborde le sujet le premier. Il en plaisante même, comme de la chose la plus naturelle du monde. Heureux petit-fils qui peut pose toutes les questions qui le troublent à cet aïeul qui n'a pas peur de la réalite! Du temps pour assimiler la souffrance Qu'est-ce qui se passe? Emilie serait-elle devenue insensible? Elle qui aimait tellement son grand-père! Dès qu'elle avait une minute, elle courait le rejoindre. Ils s'entendaient si bien: pour raconter des histoires, jouer à l'homme noir, se promener, bricoler, ou tout simplement ne rien faire et même ne rien dire. L'entente parfaite, quoi. Depuis le jour de son enterrement, elle n'a plus jamais parlé de lui. Pas un mot, pas une allusion. Comme si elle l'avait effacé de sa vie. Que faut-il en penser? Les enfants sont-ils superficiels? Oublient-ils si vite un être qui a joué un rôle aussi important dans leur existence? Les enfants ne sont ni plus ni moins superficiels que nous. Simplement, ils réagissent différemment les uns des autres, comme nous. Les uns éprouvent le besoin de décrire tous les sentiments qui les habitent. Ils se soulagent en parlant, en pleurant, en partageant. Tout de suite. Et longuement. D'autres doivent commencer par digérer leur souffrance dans le silence. Il leur faut du temps pour en faire le tour et l'assimiler. Ne les accusez pas d'ingratitude ou de manque de coeur. Cette impossibilité de s'exprimer pendant un certain temps, c'est souvent la marque d'une très grande sensibilité. Ne nous fions pas trop aux apparences. Le chagrin ne se mesure pas au nombre de paroles prononcées, ni a l'intensité des éclats de voix. |
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