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L'argent de poche (suite).
et celui des adolescents
Après les articles sur l'argent de poche pour les enfants de sept à dix ans relatant une expérience proche de celle que j'ai faite il y a quelques années, j'aimerais donner une suite avec ce que nous vivons avec nos enfants adolescents.
Notre aîné jusqu'à la fin du collège, n'a souhaité recevoir qu'une somme modeste (Fr. 50.- par mois) préférant que nous achetions ensemble ses vêtements. Il avait à sa charge les livres scolaires, ses besoins personnels, ses loisirs et venait me demander une rallonge pour un achat dépassant ses possibilités.
La seconde nous a demandé une plus grande autonomie dès quinze ans, car elle préférait faire ses emplettes (habits compris) sans l'aide d'autrui (Fr. 150.- par mois).
L'un et l'autre inscrivaient leurs dépenses dans un petit carnet pour savoir où l'argent filait
(carnet qui leur était personnel et sur lequel je n'exerçais aucun contrôle). L'expérience, quoique différente est bien assumée, leurs besoins étant modestes.
Pour Laurent, la notion d'argent est différente: elle est un symbole! Il collectionne des pièces de monnaie depuis des années, suisses et étrangères (vive les vacances). Vers onze-douze ans, il m'a demandé d'ouvrir un carnet d'épargne à son nom pour y mettre ses économies, et les voir - combien modestement - fructifier: les Fr. 4.50 par an étaient sa fierté! Depuis quelques mois, il reçoit l'argent avec lequel il achète ce dont il a besoin (livres, habits, loisirs, sport). Le passage entre l'argent que l'on demandait pour payer les habits choisis (seul) et l'argent que l'on reçoit (Fr. 120.- par mois) a changé son attitude vers plus d'austérité: «tu comprends, ce n'est pas la peine d'avoir plus de deux pantalons, je grandis si vite»; la vidéo des copains remplace souvent les séances de cinéma, et il faudrait plutôt l'encourager à s'accorder le pull dont il rêve depuis longtemps
et en aucun cas lui en choisir un!
La cadette, dans la foulée (treize ans) m'a elle aussi demandé son argent (Fr. 80.- par mois) qui lui permet de se vêtir. Après de premiers essais où elle s'est acheté de multiples T-shirts «parce qu'ils n'étaient pas chers » et bien qu' elle en ait eu déjà plusieurs -elle réfléchit et choisit. Les deux cadets sont réfractaires aux comptes, et s'étonnent de voir leur réserve mensuelle fondre si vite
Les montants respectifs ont été calculés en fonction de ce que je dépensais pour chacun en une année (moyenne annuelle des douze mois précédant l'expérience, plus une petite augmentation). Quand j'ai proposé à la cadette, voyant sa difficulté, d'ajouter vingt francs à son argent de poche, elle a refusé «c'est pas juste envers Laurent qui doit payer ses livres d'école».
Ce qui m'intéresse dans cette démarche, c'est la différence qui existe entre chacun; différence dans la demande et dans l'utilisation de l'argent reçu. L'un choisit ses habits après avoir couru plusieurs magasins, compare, hésite; l'autre s'habille aux puces
Les discussions qui naissent de cette recherche d'autonomie sont passionnantes et je me sens très privilégiée de faire cette démarche avec eux.
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