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Chez les nourrissons, le langage des pleurs

Bien avant de pouvoir communiquer par des mots, les bébés savent s'exprimer par des cris dont leur mère apprend très vite à reconnaître la signification. Leur «intuition» est corroborée par d'étonnantes études acoustiques.
Les cris et les pleurs sont un élément fondamental pour le nourrisson: ils lui permettent de signaler ses petites ou grandes misères, la faim, la soif, l'inconfort, la douleur… et aussi pour les parents: que serait leur vie sans ce moyen de communication avec leur bébé?
Les pleurs de l'enfant sont une source d'inquiétude pour la famille et un motif fréquent de consultation, alors que peu d'ouvrages médicaux leur sont consacrés.
En fait, il semble que les mères, dès le troisième jour après l'accouchement, sont capables de reconnaître le cri de leur bébé parmi d'autres, et sont à même de savoir ce qu'il désire; les pères également, mais dans une moindre mesure. Ainsi, les jeunes mères répondent à ces pleurs avec une certaine émotion et certains gestes en y attribuant toujours une cause déterminée: il a faim, il a froid, il est mouillé, il est en colère, il est malade.

Contre les idées reçues

Ainsi, le cas de cette mère qui, entendant son bébé crier anormalement depuis une heure et demie, décide de l'amener en pleine nuit à l'hôpital. Le médecin qui examine le nourrisson ne trouve absolument rien d'anormal. Mais, devant la conviction de la mère, il hospitalise l'enfant. Le lendemain, une méningite cérébro-spinale est diagnostiquée.
L'intuition des mères à comprendre les besoins de leur enfant n'est pas uniquement liée à l'instinct: des études acoustiques viennent effectivement de montrer qu'à chaque cri correspond une vibration sonore précise qui a un sens particulier. Il y a le cri «de base», celui de la faim, qui est caractérisé par une tonalité harmonique aigüe de 250 à 450 hertz et de 80 à 85 décibels d'intensité. Les cris de douleur, de frustration, de rage et de plaisir ont été également définis sur des bases acoustiques. De même, dans un certain nombre de maladies, les cris des enfants ont un son particulier, qui en font un des éléments du diagnostic.

Que faut-il faire chaque fois que l'enfant pleure? Faut-il répondre systématiquement? Ou attendre qu'il se calme tout seul? Une étude fort intéressante effectuée par Bell et Ainsworth (U.S.A.) apporte des éléments de réponse à ces questions. Selon eux, les bébés qui pleurent le plus ont souvent des mères qui ne réagissent pas à leurs cris. En effet, il semble que le fait que les parents répondent aux cris permet au nourrisson de développer d'autres moyens de communication. Le facteur qui permettrait la diminution des cris serait la vitesse avec laquelle la mère y réagit.
«Cela va, bien sûr, à l'encontre de l'idée fortement ancrée dans l'esprit de beaucoup de parents selon laquelle répondre aux cris ne ferait que les amplifier. Il reste donc à diffuser l'idée contraire. S'occuper d'un nouveau-né qui pleure permet à celui-ci d'élaborer d'autres modes de communication, d'être plus indépendant et de supporter la distance avec ses parents.»
En fait, pour interpréter cette étude, il faut également tenir compte du fait que les mères qui réagissent rapidement à l'appel de leur enfant sont probablement plus sensibles, plus à l'écoute de ses besoins, et leur promptitude à réagir serait un signe de la qualité d'attention et de relation qu'elles offrent à leur rejeton.
Bien sûr les pleurs du bébé sont un signe pour le médecin parce qu'ils signalent parfois une souffrance physique, voire une maladie.
Les cris aigus pourront faire penser à une otite. Des cris chroniques pourront être en rapport avec des erreurs diététiques commises par la mère, des troubles digestifs chroniques…
Mais au-delà des caractères évoqués en pathologie, ces cris interagissent avec les adultes en général et les parents en particulier. Ils suscitent chez eux des affects variés et intenses qui vont de la bienveillance à la colère en passant par l'angoisse, la tristesse, la lassitude, l'énervement, l'exaspération.

Réactions physiologiques

Chez la mère des modifications physiologiques accompagnent ces émotions. Elles peuvent être spécifiques comme un gonflement du mamelon et une sécrétion lactée en période d'allaitement ou plus générales comme une élévation de la fréquence cardiaque ou de la pression artérielle.
Les cris du bébé interpellent donc beaucoup la mère. Ils sont parfois vécus comme une attaque contre l'image de «la mère idéale» puisque même la plus habile ne peut empêcher son nourrisson de pleurer à un moment ou à un autre. Ces cris lui signifient un peu sa défaillance, son inadéquation. «Mais elle a surtout à faire, devant ce petit braillard, aboutissement d'une longue attente, le deuil de l'enfant imaginaire construit durant la grossesse, et elle doit s'engager dans une confrontation avec le nouveau-né. Ce décalage entre l'enfant réel et l'enfant imaginaire est d'autant plus grand que celui qui est réel se manifeste par des cris parfois très poignants.»


Compte rendu d'une table ronde réunissant quelques spécialistes sur ce thème aux Entretiens Bichat «Le Figaro», octobre 1986.









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