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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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Témoignage d'un ancien délinquant

J'ai vingt-quatre ans. Je vous écris de ma cellule de détenu. J'ai terriblement manqué d'affection pendant ma jeunesse. La mésentente entre mes parents devenait parfois telle que je prenais peur et que je m'échappais de la maison pendant quelques jours. Je volais alors ma nourriture dans les magasins.
L'affection m'a tellement manqué que je me suis réfugié plus tard dans la drogue. Mais j'ai rompu avec elle après sept mois de prison.
J'ai accepté alors de vivre avec ce manque d'affection au fond du coeur. J'espérais que le temps le comblerait.
J'ai trouvé du travail dans une fabrique. Il me plaisait beaucoup et j'y avais des responsabilités. Mon employeur me disait qu'il me considérait un peu comme son fils. Je lui ai accordé toute ma confiance, même s'il ne me payait jamais le salaire convenu et ne voulait pas signer de contrat. Il me disait être en difficulté financière et je le croyais.
Jusqu'au jour où j'ai été débauché, sans explication ni paiement de dettes. Le syndicat ne pouvait rien faire car je n'avais pas de contrat écrit. Il m'a dit que le patron était un malade mental.
Une haine violente pour ce patron m'a poussé à me venger et à percevoir mon dû en cambriolant chez lui et ailleurs.
Trente mois, j'ai marché sur ce chemin du vol.
Pendant les dix premiers, je n'ai pas souffert moralement. Je prenais ces vols comme une sorte de sport. Je croyais que l'argent était le remède à tous les problèmes. J'avais l'impression de me trouver sur un large chemin, bien éclairé dans le dos par un projecteur. Plus j'avancerais, plus ce chemin deviendrait large et éclairé.
Pendant les vingt derniers mois, par contre, j'ai souffert énormément. J'ai réalisé dans quel piège j'était tombé: j'en avais trop fait pour passer encore entre les mailles de la police. Pourtant, je n'arrêtais pas de voler. Une voix me disait: «A quoi bon t'arrêter, maintenant? Ton arrestation est inévitable. Profite de la vie tant que tu es encore libre!»
J'ai commencé à vivre dans une peur constante de la police, de jour comme de nuit. A chaque coup de sonnette, je sursautais de peur. D'instinct, j'évitais les gendarmes dans la rue. Je ne pouvais plus regarder les gens en face, tellement j'avais l'impression que tous mes vols étaient écrits en grosses lettres rouges sur le front. Je ne parlais plus, je ne mangeais presque plus. Des cauchemars me réveillaient la nuit.
Le jour de mon arrestation, j'ai eu l'impression qu'on me déchargeait d'un énorme poids, accumulé sur les épaules depuis vingt mois.
Je me suis retrouvé entre quatre murs.
Alors seulement, j'ai commencé à réaliser pleinement l'ampleur du mal commis et la longueur du temps à passer en prison. Je n'ai pas arrêté de pleurer pendant les deux premiers jours, ne comprenant pas ce qui m'était arrivé. Je voulais me suicider.
Un calendrier biblique pendait à un des murs de la cellule. Il y était écrit que Jésus «était venu chercher et sauver ce qui était perdu».
J'ai eu alors la conviction que je devais avouer tous mes délits et pas seulement ceux qu'on pourrait me «tirer du nez». C'est ce que j'ai fait. Cela m'a été très pénible. Mais après, j'ai sauté de joie dans ma cellule.
J'avais beaucoup de remords en pensant à toutes les personnes que j'avais cambriolées. Dieu me donna la conviction que, si je voulais être pardonné, je devais écrire une lettre d'excuses à chacune.
J'ai reçu jusqu'à aujourd'hui plus de trente réponses, toutes d'une extrême gentillesse.
«Nous ne vous en voulons pas, bien que ce coup nous ait fait perdre le sommeil plusieurs nuits». - «J'ai retiré ma plainte à la police.» -
«J'oublie tout. » - «Je viendrai vous visiter. » - «Venez nous voir à votre sortie de prison: il y a toujours une place à notre table.»
Pour Noël, j'ai reçu une dizaine de paquets de personnes lésées.
Aujourd'hui, je ne regrette plus l'épreuve de la prison. Elle n'en est plus une, car Dieu m'y donne l'occasion de m'instruire dans sa Parole.
Après dix mois de détention préventive, je peux dire que cette période a été la plus heureuse de ma vie.
Il est bien moins douloureux de supporter l'emprisonnement du corps que celui de la conscience.
Mon but, aujourd'hui, est de porter cette découverte à d'autres qui ne la connaissent pas.









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