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Un garde-à-vous
On a constaté que la myopie et les autres troubles visuels sont une cause évidente de retard dans les études... Il est incontestable que si un enfant est atteint dans sa vision, il profite très mal de l'enseignement visuel donné en classe, et dès lors, toutes ses études sont en souffrance. Cela se comprend. Une bonne partie de l'enseignement s'adresse à la vue, soit que le professeur montre des objets, des gravures par exemple, soit qu'il explique une carte, soit qu'il écrive ou dessine sur le tableau noir. Tout cet enseignement de nature visuelle est plus ou moins compromis pour les enfants à vision anormale; ils y restent étrangers, ou bien ils le comprennent mal, on bien encore, ils prennent l'habitude fâcheuse de copier sur leurs camarades.
Pourquoi ne se plaignent-ils pas ? par timidité, souvent; souvent aussi par ignorance ou inconscience, parce qu'ils ne se doutent pas qu'ils voient mal, plus mal que les autres.
Il faut se préoccuper de reconnaître les enfants qui n'ont pas l'ouïe normale... Le plus souvent la surdité est partielle; ce n'est que de la dureté d'oreille. Cette dureté peut être unilatérale, atteindre une seule oreille; elle peut être transitoire, résulter d'un coryza; il arrive encore qu'elle soit liée à la présence de végétations adénoïdes au fond de la gorge, car l'adénoïdien a généralement l'audition compromise. Quoique il en soit, les enfants dont l'audition est anormale doivent, comme les enfants à vision anormale, ne pas être relégués au fond de la classe; on les placera sur les premiers bancs, aussi près que possible de la chaire.
Il est bien démontré aujourd'hui que si l'on ne prend pas ces précautions, on fait aux enfants sourds un tort considérable. Des statistiques précises nous ont appris que la surdité partielle, la surdité que l'on peut appeler scolaire, est une cause constante de retard dans les études.
L'enfant est un petit être passif, qui n'a pas l'habitude de se plaindre des défectuosités présentées par ses organes des sens. S'il ne peut pas voir ce qui est écrit au tableau noir, s'il ne peut pas entendre la phrase que le maître vient de dicter, il ne réclame rien, il se tire d'affaire avec sa mémoire ou son imagination, ou avec l'aide de ses camarades.
L'auteur de ces lignes, Alfred Binet (1), voudrait que partout les maîtres s'intéressent à cette question et signalent au médecin scolaire les enfants qui doivent être examinés par lui. Il a constaté que très rarement les parents avertissent eux-mêmes les maîtres; cependant, aussi longtemps que cet examen ne sera pas officiellement ordonné, il est de leur devoir de surveiller l'ouïe et la vue de leurs enfants; de recourir s'il y a lieu pour cela aux conseils d'un spécialiste et de demander aux maîtres de tenir compte de ces infirmités.
(1) Les idées modernes sur les enfants.
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