Accueil
   

 

 

 

RECHERCHES
Rechercher un mot dans les articles:


Recherche avancée
• par mots
• par thèmes

ARCHIVES DE TOUS LES ARTICLES



AUTRES MENUS
ACCUEIL
ADRESSES
  • Adresses utiles
  • Bibliographie
  • Liens Internet
LE JOURNAL






Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUR

Cancres?

L'échec scolaire continue à angoisser les parents, à gâcher la vie des enfants et l'ambiance familiale. L'école continue à produire des «bons» et des «mauvais» élèves, comme si les uns ne pouvaient se passer des autres. Les professeurs sont bien désemparés devant ces «mauvais» élèves qui ne parviennent pas à suivre le chemin qu'ils leur tracent. Ce serait tellement plus simple si tous voulaient bien travailler!

Les causes de l'échec scolaire

Lorsqu'un enfant échoue, on accuse la paresse, le manque de volonté. C'est un discours moralisateur. On parle aussi de manque de moyens chez certains enfants. Mais il y a très peu d'enfants débiles (à peine 5%).
Les causes de l'échec sont multiples. Elles sont presque toujours d'ordre affectif ou psychosociologique et social, c'est-à-dire avec à la base en priorité une difficulté de relation avec la famille, les enseignants, les enfants du même âge, l'institution et son système.

Chaque enfant a des aptitudes différentes

Il y aurait, dit-on, d'un côté les «littéraires», de l'autre «les scientifiques», les uns doués pour les lettres, les autres doués pour les chiffres. Et les autres… qui n'ont pas la «bosse».
Ces idées sont en totale contradiction avec les données de la psychologie moderne. Mais il existe une hérédité génétique. Il y a des enfants qui ont des aptitudes plus fortes dans certains domaines. Cela dit, on s'aperçoit que n'utilisent finalement leurs aptitudes que les enfants ou adolescents qu'on a encouragés ou qui ont appris à le faire. Ceux que l'on sait motiver. Ainsi, on assassine en masse, tous les jours, dans toutes les disciplines, des Mozart enfants.

C'est la faute des enseignants, en quelque sorte!

Il ne faut pas craindre de dire que ce sont souvent des maladresses éducatives qui détournent certains élèves de leurs dispositions et les «dégoûtent» durablement d'une matière donnée. Et il est frappant de constater que, contrairement à ce qui se passe dans la plupart des autres sciences ou techniques, rares sont ceux qui avouent leur incompétence en matière de pédagogie ou de psychologie.

Les bons et les mauvais élèves

Certains bons élèves sont des enfants dociles, ou immatures, qui traversent leur adolescence sans les difficultés psycho-affectives apparentes habituelles. On parle chez eux d'adolescence avortée.
D'autres, plus obsessionnels, sont des «boulimiques du travail intellectuel ». Bien sûr, ils réussissent, mais ne sont pas forcément disposés au bonheur personnel.
Les «mauvais», ceux qu'on appelait les cancres, ne sont pas les imbéciles que l'on croit. Souvent, ils sont même supérieurement intelligents. Seulement, ils suivent un chemin qui n'est pas défini par l'école et ses fonctionnaires. Il font figure de poètes dans un univers scolarisé, borné, qui n'est rien moins que poétique.
Françoise Dolto déclarait, elle aussi:
«Il faut savoir que très souvent l'échec scolaire est un signe d'intelligence. Et que la réussite scolaire n'est pas, à priori, un signe d'intelligence ni un élément favorable au développement de la personnalité et du caractère. Parmi les causes d'échec scolaire, il faut parler aussi de ce qu'on appelle «l'inhibition intellectuelle», que l'on confond avec la débilité. L'enfant essaie de travailler, mais n'arrive qu'à des résultats décevants. Cela relève du psychologue».

L'importance des motivations

Les mauvais résultats sont souvent dus à l'absence d'intérêt. Etre pédagogue, c'est faire la «publicité» de son enseignement. On peut présenter les choses de manière rigoureuse et aride, ou attrayante, si on excite la curiosité. Il convient de s'inquiéter ensuite de savoir si on a été compris.
Quand un élève s'ennuie à l'école, c'est souvent parce qu'on l'ennuie. Il ne faut pas oublier cependant que l'enfant se sert parfois de ses mauvais résultats comme discours. Il témoigne de ce qu'il ressent, de ce qu'il veut dire. C'est un appel à l'aide, une protestation.
Un enfant, un adolescent, c'est fragile. Les parents et les enseignants doivent l'accompagner dans son évolution. Ils n'ont pas à faire du forcing qui produit un fantôme de réussite.

Les parents eux-mêmes poussent au travail

Oui, les parents sont, eux aussi, les otages d'une certaine idéologie qui veut qu'en dehors des bonnes notes, pas de salut!
C'est vrai que décrocher des diplômes correspond à une certaine réussite. Mais ce succès-là peut n'être qu'un succès de convention. Pour les parents, l'échec de leur enfant c'est aussi leur propre échec. Il existe un certain narcissisme des parents. Ils vivent le succès de leur enfant par procuration. Pour eux, un échec est éprouvé comme une blessure personnelle d'amour-propre. Un humoriste disait: «Des génies, je n'en ai pas rencontré beaucoup, mais des parents de génies, en quantité!»


Succès ou échec d'une vie

En tant qu'enseignant, je vous dirais que les bonnes notes et les diplômes, c'est cela réussir. Mais si je me place comme psychologue, je raisonne autrement.
Je vois des enfants qui réussissent à l'école sans problèmes, mais qui sont, en fait, terriblement obsessionnels et en difficulté sur le plan existentiel. Etre «bon» élève, ne suffit pas pour réussir sa vie. Et ce n'est pas facile de faire les deux, car les exigences pour l'obtention des diplômes sont telles qu'elles conduisent les enfants à la compétition, à l'angoisse et à un certain malheur.
Le bonheur de l'enfant est supposé être acquis à partir du moment où il a de bonnes notes. On suppose une mauvaise conscience au mauvais élève comme au mauvais ouvrier qui n'a pas bien fait son travail. Ce n'est pas aussi simple.
Faut-il laisser l'enfant libre de faire ou de ne pas faire son travail ? Evidemment non. L'adulte est là pour accompagner. Mais il est scandaleux qu'on n'enseigne que dans la «douleur» et l'ennui. Les écoliers et les collégiens ne sont pas heureux, et c'est désolant. Et la période scolaire de la vie laisse souvent de mauvais souvenirs.
Il convient de ne plus poser le problème en opposant «échec» ou «réussite», mais «échec» ou «épanouissement».
Les performances ne peuvent constituer, à elles seules, le principal objectif de l'éducation. Le bonheur de l'enfant et de l'adolescent et leur équilibre psychologique, qui conditionnera leur équilibre d'adulte, passent avant tout. Il faut réhabiliter l'enfant par rapport à l'élève et donner la priorité au premier sur le second, sans conditions de performances.
Au-delà du succès ou de l'échec d'une scolarité, il s'agit du succès ou de l'échec d'une vie.









www.entretiens.ch fait partie du réseau « NETOPERA - culture - société - éducation sur Internet » et pour la photographie PhotOpera - Uneparjour || DEI - Défense des Enfants - International
ROUSSEAU 13: pour allumer les lumières - 300 de Rousseau  ROUSSEAU 13: les IMPOSTURES - 300 de Rousseau - portraits déviés PHOTOGRAPHIE:Nicolas Faure - photographe d'une Suisse moderne - Le visage est une fiction - photographie de l'image brute - Laurent Sandoz - comédien et acteur professionnel - Genève