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Les lecteurs ont la parole à propos de l'alcoolisme.

L'alcoolisme presque une vertu!

Votre numéro des Entretiens sur l'Education consacré à l'alcoolisme est excellent.
Quand on vit en plein vignoble valaisan, on est nécessairement confronté, nollens volens, à tous les problèmes liés au «jus de la vigne». Mais on n'en parle guère - ou pas trop - dans un pays où boire du vin, en bien boire et beaucoup boire est quasiment un «devoir national».
L'usage le plus funeste est, peut-être, celui du «verre de l'amitié». Je ne sais pas de réceptions- et même très officielles-, de concerts, d'assemblées (politiques, culturelles, sportives, municipales, etc.) qui ne s'achèvent par ce verre que l'on remplit bien entendu plusieurs fois et dont il est difficile de se défendre- sinon par la fuite; ce que nous faisons généralement, sous des regards réprobateurs ou pleins de pitié! Toutes les circonstances sont bonnes: baptême, mariage ou enterrement, fête nationale, cantonale, paroissiale, etc. combien de fois voiton la quasi-totalité des automobilistes d'une honorable assistance monter en voiture ayant au moins trois ou cinq «verres dans le nez»! Si l'on risque une remarque toute amicale, on vous rétorque. «Je sais me conduire». (mais c'est assez différent, souvent, à ce moment-là, de «savoir conduire»)
Il est encore rare que l'on puisse avoir un verre de jus de fruits, mais cela commence à venir. On vous le sert avec une mine de commisération: «Ah! vous supportez mal?» Ou: «Vous n'êtes pas malade, au moins?»

Chez les jeunes, l'alcoolisme est aussi très fréquent. Notre fils collégien de dix-neuf ans, guitariste dans un groupe de rock, nous raconte que les copains boivent de la bière, parce qu'elle est moins chère que les jus de fruits et autres «coca», «sinalco» etc. C'est là qu'il faudrait arriver à ce que les boissons non alcoolisées soient au moins à prix égal avec les alcoolisées, et ce serait lutter contre l'alcoolisme que de les mettre à un prix plus bas. Mais allez lutter contre la toute puissante confrérie des aubergistes! C'est tout aussi difficile que de lutter contre le verre de l'amitié. Comme si c'était amical, d'ailleurs, d'enivrer celui qui va bientôt reprendre le volant.
Moralité: l'alcoolisme est ici presque une vertu. Et je crois bien que «presque» est de trop!

Daniel Anet, Martigny


D'un autre avis

Comme chaque mois j'ai lu votre mensuel. Souvent d'accord avec vous, je ne prends pas le temps de vous le communiquer, aujourd'hui cependant je réagis au texte de Monique «Interdit pour les enfants?» (paru dans le numéro de mars). Je trouve son truc épatant, mais je ne l'utiliserais pas d'office. Je le garderais plutôt en réserve pour le cas où mon fils deviendrait «obsédé» par cet interdit.
Les interdits font partie de la vie, aussi bien des adultes que des enfants et ils doivent être respectés sous peine de graves dangers. Un enfant n'a pas le droit de boire de l'alcool (c'est dangereux pour sa santé) comme il n'a pas le droit de grimper sur la barrière du balcon. Un point c'est tout.
La position est simple et claire pour lui et pour nous. Plus tard, il voudra la discuter et il sera en âge de comprendre nos raisons. Trop souvent, comme parents, nous essayons de justifier toutes nos prises de position. Nous nous compliquons la tâche, et la leur.

Ruth Conne


Réflexions à la suite de ces deux lettres

En vous lisant, cher Monsieur Anet et tout en approuvant ce que vous écrivez, j'ai envie de faire une petite remarque qui intéressera sans doute aussi nos lecteurs.
Il existe des pays où la vigne ne pousse pas à cause d'un climat trop rude, et où le raisin importé souvent cher et acide est un produit de luxe que l'on utilise pour accompagner des plats de fromage. En Scandinavie on ignore presque tout de la viticulture, mais hélas! on y connaît trop bien l'alcool et surtout les moyens de s'en procurer à bon compte. Là-bas, ce n'est pas le fait que le pays produise du vin qui encourage l'alcoolisme, au contraire c'est l'ignorance complète de ce que représentent la vigne et ses traditions.
Cette méconnaissance semble avoir entraîné une méfiance à l'égard de l'alcool et du vin qui se transforme en une sorte d'interdit, de tabou. Qui dit interdit, dit souvent abus. L'Etat monopolise la vente de l'alcool depuis les années vingt (inspiré de la prohibition américaine) et s'approprie ainsi l'une des affaires les plus profitables du pays. Le but que l'Etat recherche, c'est-à-dire lutter contre l'alcoolisme, se traduit en fait par une attitude prohibitive qui incite au contraire les gens à boire leur propre fabrication souvent nocive, mais plus accessible à leur bourse, et les entraîne à se saoûler régulièrement puisque flotte dans l'air cette impression d'interdit.
C'est là, que je voudrais répondre à notre lectrice et lui dire qu'après avoir vécu dans ces pays, il me semble encore une fois pouvoir constater qu'interdire n'est pas une solution, mais qu'il conviendrait plutôt de rechercher les moyens de prévenir et d'informer, et de sévir quand cela s'avère nécessaire, comme par exemple en adoptant des règles très strictes en matière de conduite automobile.

Françoise Grondahl









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