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Naissance d'un nouveau père

Me voici bien armé pour affronter, pour partager pleinement les joies de la maternité et de l'accouchement.
J'avais suivi, avec attention et sérieux, tous les cours de préparation à l'accouchement, ce qui m'avait valu d'apprendre plein de choses sur les femmes dans ce temps particulier qu'est la «grossesse» et aussi de partager leurs joies, leurs sentiments, avec parfois une certaine gêne à être témoin de discussions sur des problèmes intimes. Et puis, j'avais aussi partagé les angoisses des femmes du groupe et de la mienne en particulier. Ce n'est pas seulement le jour de l'accouchement, dans le couloir, que je me suis rongé les doigts, mais neuf mois durant.
Les prénoms étaient choisis et, sans que l'on puisse encore vraiment imaginer une physionomie à ces prénoms, trottaient dans nos têtes toutes sortes de joies d'être parents et de projets d'épanouissement du couple et de l'enfant. Bref, nous nagions dans le bonheur… un bonheur inquiet.
J'avais décidé d'être un nouveau père (d'ailleurs c'était bien la première fois que je l'étais), convaincu et fortement motivé par ma femme de mon rôle à part entière dans le «désir d'enfants», le partage des soins après la naissance et l'éducation.

Enfin, le grand jour arriva.
Après l'affolement du départ à la clinique, nous étions dans la salle d'accouchement - le dernier moment de cette longue mais combien émouvante attente - et au seuil d'une autre vie qu'allait marquer cette naissance. Salle d'accouchement moderne, lumières tamisées, grand lit aux couleurs pastel, poster d'un coucher de soleil sous les tropiques, aucun instrument ou appareillage médical en vue, tout cela était bien sympathique et nous étions presque rassurés.
Alors commença le «travail». Déjà essouflé de donner, comme on me l'avait appris, le rythme des respirations qui doit accompagner les contractions, me voilà tout à coup pris d'une douleur atroce: celle d'assister aux souffrances de ma femme sans pouvoir les partager avec elle ni faire quoi que ce soit, sinon lui prodiguer de sages conseils, peut-être peu convaincants: «Là, détends-toi … Respire calmement … Tout va bien … Bon, d'accord, j'appelle la sage-femme …» Mais qui est donc chargé de calmer les nouveaux pères?
C'est dans ce moment qui nous rapproche, que l'on prend conscience de ce qui nous différencie. On participe tout en restant exclu, exclu de ce vécu profond, charnel, physique et psychique.
Et voici qu'apparaît l'objet de tous nos désirs, de toutes nos angoisses, juste au moment où la douleur et la fatigue sont à leur paroxysme, celui ou celle qui n'est pas encore l'enfant que l'on avait vaguement imaginé et sur lequel on avait investi depuis près de neuf mois, car on n'imagine (et peut-être plus les pères que les mères) les enfants que grands. Et puis, il y eut un moment d'hésitation, le premier sans doute, où l'on ne sait plus ce qu'il faut faire d'abord: baigner le bébé, le peser et lui donner son premier biberon - premiers soins d'un «papa-poule» - ou être aux côtés de sa femme pour partager avec elle ce moment d'émotion.
Me voilà nouveau père sans le soutien de pairs qui m'auraient fait ou me feront profiter de leurs expériences. Ereinté, ému, il paraît que j'ai été «super» (?!)









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