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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURComment discuter sans se disputer? «Mon enfance a été marquée par de violentes oppositions politiques, mon père étant communiste alors que tout le reste de la famille était de droite; je me souviens de discussions véhémentes quine menaient à rien, sinon à des brouilles, chacun restant obstinément sur ses positions. Depuis lors et presque involontairement dès qu'une discussion devient âpre, je fais tout pour détourner l'attention, calmer le jeu, adoucir les angles; en fait je fuis le débat, parce que j'ai peur des disputes entre personnes. Comment discuter sans se disputer?» Je me demande s'il existe beaucoup de familles où l'on réussit à résoudre le genre de difficultés que vous décrivez. Autant l'avouer tout de suite: dès que deux personnes se mettent à échanger des idées, le danger menace. Parce que l'être humain n'est pas un cerveau monté sur pattes. C'est un être complexe (parfois fort compliqué) dont les différentes constituantes ont bien de la peine à s'harmoniser. Ce qui fait que le plus modeste des dialogues ne se présente pratiquement jamais à l'état pur, même entre deux interlocuteurs sincères. Les paroles prononcées sont inévitablement teintées par la personnalité de chacun, par son caractère, son tempérament, ses expériences, sa sensibilité. La sensibilité, parlons-en! Quelle source inépuisable de malentendus! On a beau vivre tout près les uns des autres et imaginer se connaître et s'aimer, cela n'empêche ni l'irritabilité, ni les déceptions, ni les blessures, ni les explosions. Sous couleur d'aborder un sujet de discussion d'intérêt général, la plupart d'entre nous (sans s'en douter le plus souvent) poursuit un but qui lui est personnel. Il exprime des opinions, il donne peut-être l'impression d'être sûr de ce qu'il dit. Mais au fond de lui, il cherche à résoudre les éternelles interrogations qui l'habitent: est-ce que je suis vraiment intelligent? aussi compétent que je le crois? digne d'être estimé, aimé? On a beau parler très fort, sur un ton péremptoire et donner l'impression de dominer l'interlocuteur, si on n'a pas résolu ses problèmes fondamentaux sur le plan affectif, on ne peut que s'enfermer dans des combats stériles. Marquée par ce climat belliqueux de votre enfance, vous avez pris l'habitude d'éviter les confrontations. Vous les jugez dangereuses; elles vous font mal. Dommage! Ne dit-on pas que c'est du choc des idées que naît la lumière? Ce ne sont pas tellement les idées qui font courir des risques, mais plutôt le climat affectif dans lequel elles s'expriment. Emettre une opinion dans le but de susciter un échange de vues, des comparaisons objectives, une meilleure élucidation, ce n'est pas ça qui déclenche la bagarre. C'est la prétention d'avoir raison, le désir de dominer à tout prix, un malin plaisir à déstabiliser l'interlocuteur. Pour participer utilement à un débat, il faudrait avoir mis de l'ordre dans ses sentiments et se montrer capable de garder une certaine distance. Aussi bien à l'égard d'autrui qu'à l'égard de son propre fond affectif. Et chercher à comprendre pourquoi l'autre dit ceci plutôt que cela. Evidemment ça prend du temps et demande beaucoup de patience. Mais existe-t-il des raccourcis pour parvenir à un minimum d'entente? |
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