Accueil
   

 

 

 

RECHERCHES
Rechercher un mot dans les articles:


Recherche avancée
• par mots
• par thèmes

ARCHIVES DE TOUS LES ARTICLES



AUTRES MENUS
ACCUEIL
ADRESSES
  • Adresses utiles
  • Bibliographie
  • Liens Internet
LE JOURNAL






Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUR

A la bifurcation des routes

Il a quinze ans et ne sait pas quel métier choisir. Elle va avoir dix-huit ans et continue à se désintéresser de son avenir. Ils ont vingt ou vingt-cinq ans, ont tenté leur chance dans plusieurs directions différentes, mais ne savent toujours pas où ils vont se fixer.
Est-ce l'époque qui veut ça? Les parents sont-ils trop patients? Ceux qui s'affolent auraient-ils tort?
J'entends dire: autrefois c'était bien différent. On savait tout de suite quelle orientation choisir. On entrait en apprentissage à quatorze ans. Ceux qui se lançaient dans les études ne traînaient guère au-delà de leur vingtième année. De notre temps, on n'hésitait pas tant que ça.

Et bien moi, je suis de ce temps-là. Ce qui ne m'a pas empêchée de mettre un temps fou avant de découvrir ce qui m'intéressait vraiment et comment j'allais gagner ma vie.
Si quelque chose était clair dans ma tête, c'était surtout ce qui ne m'attirait pas: la couture, le ménage, les occupations répétitives, la monotonie sous toutes ses formes. Inutile de préciser que ces considérations ne me conduisirent pas très loin.
- Mais alors, votre vocation, comment est-elle née?
- Ce mot de vocation pour moi, n'évoque aucune résonnante. Au début, c'était le noir total, l'incapacité de choisir, une pénible sensation d'impuissance.
Comment me serais-je intéressée aux enfants ou aux relations humaines alors que je tâtonnais dans le brouillard? Je ne savais ni qui j'étais, ni où j'allais. Je rêvais d'une vie passionnante. Mais où chercher? Par quel bout commencer?
Heureusement le destin m'attendait au virage. Tout à coup, je me suis trouvée propulsée à la tête d'une classe de trente-deux élèves; j'étais munie de quelques notions théoriques de pédagogie, mais absolument dépourvue de toute expérience de la vie pratique. J'avais tout à découvrir, à improviser. J'étais comme la grenouille de la fable tombée dans un bocal de crème: si je ne me débattais pas, j'allais me noyer.
Je me suis farouchement débattue, et j'ai réussi à surnager. Pour découvrir peu à peu que les enfants, c'est intéressant, plein d'imprévus, jamais monotone, source de découvertes toujours renouvelées.
La voilà donc la profession qui me convenait! Pas de routine possible jamais deux jours semblables, nécessité absolue d'être vivante et authentique. Un métier grisant. (Exténuant aussi, il faut bien le reconnaître). Métier que j'ai continué à pratiquer ensuite sous une forme un peu différente, en tant que mère et grand-mère ainsi qu'à l'Ecole des Parents.

Dans toutes ces situations j'ai toujours été passionnée par l'imprévisible, les changements, la vie qui évolue. Fini de patauger dans les marécages, de tourner en rond dans le brouillard. La vie est là qui propose du nouveau à chaque étape. Il suffit d'accepter les défis et d'avoir le courage de renoncer aux préjugés paralysants.
Je me demande parfois pour quelles raisons j'ai mis tant d'années avant de découvrir ma voie. Qu'est-ce qui aurait pu m'aider à mûrir plus rapidement et trouver, par moi-même, le genre d'activité pour laquelle j'étais faite?
Et à notre époque, qu'est-ce qui entrave nos adolescents dans la recherche d'un sens à leur existence? Qu'est-ce qui les freine? En quoi pouvons-nous les aider?
Renoncer à penser à leur place, à souhaiter ce qui nous paraît à nous le meilleur, à entreprendre les démarches qui leur incombent.
Quand les années passent, nous ne pouvons plus rien faire pour eux. Nous pouvons seulement être là, la plupart du temps. Etre là, sans se laisser miner par le doute chronique. Continuer à croire que la semence finira par lever. Un jour. Personne ne sait exactement quand.









www.entretiens.ch fait partie du réseau « NETOPERA - culture - société - éducation sur Internet » et pour la photographie PhotOpera - Uneparjour || DEI - Défense des Enfants - International
ROUSSEAU 13: pour allumer les lumières - 300 de Rousseau  ROUSSEAU 13: les IMPOSTURES - 300 de Rousseau - portraits déviés PHOTOGRAPHIE:Nicolas Faure - photographe d'une Suisse moderne - Le visage est une fiction - photographie de l'image brute - Laurent Sandoz - comédien et acteur professionnel - Genève